24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 18:42

Ce cliché pris par les Jouve à la fin du XIXe siècle nous montre le grand portail de la Charité de Cavaillon qui donnait sur l'actuel cours Victor Hugo. Par ce portail monumental, on accédait à un vaste ensemble de bâtiments et de jardins dénommé « la Charité » puis « l'Hospice » (comme on peut le lire sur la plaque de marbre au-dessus de l'arc ; cliquer sur les images pour les agrandir).

 

La Maison de Charité ou Aumône Générale de Cavaillon fut édifiée à partir de 1743 par le maître-maçon Bertet dans « le pré des Aubettes, au quartier de la porte de la Couronne ou de St-Sixte », grâce à la générosité de l'apothicaire Thomas Hérisson (1639-1724) qui légua sa fortune « aux pauvres orphelins et nécessiteux » de la ville. 

 

L'Hospice de Cavaillon demeura en ce lieu jusqu'à la construction de l'actuel Hôpital-Hospice inauguré en 1907. Auparavant, les services de santé se trouvaient éclatés sur deux sites : l'Hôtel-Dieu intra muros, à coté du Portail du Moulin (aujourd'hui Musée archéologique et ex-immeuble EDF) ; la Charité extra muros, qui donna son nom au cours voisin. Après 1907, les bâtiments et les terrains de la Charité furent vendus et le portail démoli afin d'ouvrir une nouvelle artère perpendiculaire au cours, qui prendra le nom de boulevard Émile Zola.

 

 

Photo de gauche 1920 Le boulevard Émile Zola débute à l'emplacement du portail de la Charité dont seuls subsistent les deux pots de pierre (vases d'amortissement) récupérés par les Jouve et qui se trouvent toujours dans la cour de leur maison (voir photo ci-dessous). Le cours de la Charité se dénomme désormais cours Victor Hugo. Des immeubles se sont construits de part et d'autre du nouveau boulevard ; à l'angle droit, on aperçoit les locaux de l'imprimerie Mistral (qui a quitté la place du Commerce).


Photo de droite 2011 De prime abord, peu de changements visibles depuis les années 1920. Cependant, le platane de gauche n'existe plus et la librairie-imprimerie Mistral, longtemps dirigée par la famille Mitifiot, vient de laisser place à d'autres commerces. De même, les immeubles du fond ont disparu en raison de la création avant-guerre du boulevard « cintré » appelé aujourd'hui rue Paul Doumer. De la Charité, seul demeure encore (mais, hélas, surélevé d'un étage-terrasse) le très beau corps d'entrée qui abrite à présent l'étude notariale Chabas.

 


 

Et changement récent : le boulevard Émile Zola porte désormais le nom de Fleury Mitifiot (1912-2002), dernier propriétaire de l'imprimerie Mistral et maire éminent de Cavaillon de 1945 à 1977.

 

Robert Sadaillan

Décembre 2011

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