3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 10:24

La ville romaine s’est installée au pied de la colline Saint-Jacques. Cet emplacement a fixé tous les équipements, les fonctions et les attributs, qui lui confèrent le statut urbain d’un chef-lieu de cité latine. L’atout de cet espace résidait surtout dans sa proximité avec la Durance, sa vallée au sud du Luberon, et surtout le gué permettant son franchissement.

Son urbanisme paraît marqué par l’orientation des falaises qui la bordent et qui déterminent un axe nord-sud directeur. C’est celui qu’empruntent les voies antiques partiellement fouillées et que suit très certainement la voie Domitienne. L’actuelle Grand’rue, qui traverse le centre ville actuel, conserve le souvenir de l’artère nord-sud principale de la cité antique.

 

L’ancienne cité épiscopale (cathédrale et place Philippe de Cabassole) paraît recouvrir l’emplacement du complexe monumental antique : le forum. On reste mal documenté sur son organisation et sur la localisation des édifices publics. La récente découverte d’un trésor monétaire antique original dans le jardin de l’ancien hôtel d’Agar (300 deniers d’argent), présentant notamment des fresques murales, pourrait s’inscrire dans ce cadre monumental et constituer un lieu dédié à une divinité féminine. De fait il manque à Cavaillon une vaste opération de prospection des sous-sols qui permettrait de cartographier les murs antiques et de rassembler une documentation plus riche.

 


 

L’habitat antique est relativement mieux connu, en raison de la présence de mosaïques, mais aussi par l’important programme de rénovation réalisé entre 1985 et 1995 aux abords de la Grand’rue. Là ont été observés les tracés de deux voies antiques implantées à la fin du Ier siècle avant J.-C. La plus importante se situe sous la Grand’rue qui constitue l’artère principale de la ville. La seconde lui est parallèle et constitue le prolongement de la rue fouillée sous le Grand Couvent. Ce réseau détermine des îlots d’habitations de 30 m de large. Cette configuration urbaine a pu être observée en 2007 entre l’impasse Viala et la rue Dupuy Montbrun où les vestiges d’habitations ont aussi révélé de belles séquences intérieures de décors muraux peints.

Rue Michelet, un projet immobilier a donné lieu en 1990 à une importante fouille. Des habitations gallo-romaines bordaient de part et d’autre une voie est-ouest sur une superficie relativement large. Une évolution de ces habitats est perceptible entre les années 30-20 avant J.-C. et le IIe siècle de notre ère.

 

L’agglomération gallo-romaine est plus vaste que ne le sera celle de la fin du Moyen Âge. Des sites débordent de l’emprise du rempart médiéval, au nord (sous l’hôpital actuel), comme au sud (place du Clos et quartier de la Cavalerie). On connaît également les limites de la ville par la présence de tombes suburbaines, qui permettent d’évaluer sa superficie maximale à environ 18 hectares.

 

Cavaillon Infos, juin 2011

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