4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 14:50

Du cours Saint-Michel au cours Gambetta


De la porte d’Avignon à la porte de la Couronne, cette large artère longeait autrefois les remparts et le canal Saint-Julien. Nommé durant des siècles « cours Saint-Michel », du nom de l’église des Capucins toute proche, le cours pris le nom de Léon Gambetta à la suite d’une réunion publique mouvementée que le grand tribun fit à Cavaillon en 1876. La présence du canal Saint-Julien orienta les activités du quartier : si le vénérable ouvrage (XIIe siècle) fut construit pour le moulin de l’évêque (glacières Martin), il permit par la suite l’irrigation du terroir. Dès le début du XIXe siècle, de nombreuses usines hydrauliques se créent : moulins à blé, à garance, à tourteaux (engrais), tanneries et surtout, moulins à soie (dévidage des cocons et filage). Vers 1880, il existe une dizaine d’usines le long du cours, les plus célèbres étant la filature Guende, le moulin des Capucins (ou Caritoux), la tonnellerie Ferland. Jusqu’au début du XXe siècle, la place Gambetta (ancienne place de la Couronne) accueille le marché aux raisins, le cours étant réservé aux ovins. Haut lieu du négoce et de la sociabilité, le cours Gambetta abrite de nombreux cafés qui, après les transactions du marché, cèdent la place aux loisirs. Salles de bal, cercles, cafés-concerts, cinéma, hôtels-restaurants célèbres (Charvet, La Pomme d’or, Toppin) se multiplient aux XIXe et XXe siècles, pour accueillir une clientèle paysanne friande d’attractions citadines : le bal des Italiens y est célèbre entre les deux guerres et le cercle de la Fraternité tient séance au Café Glacier tandis que le SUC 13 siège au Café Riche.

 

La porte d’Avignon

 

Appelé jusqu’à la fin du XXe siècle « Portail du moulin » cet édifice est le dernier témoin des remparts qui comptaient 6 portes. La porte fut construite en 1740 par Antoine Sabatier, sur les plans de célèbres architectes comtadins (J.-B. Franque, E. J. Brun). Peu après la Révolution, les remparts désormais inutiles furent peu à peu démantelés, mais la porte, de facture récente, demeura. En 1870, l’attique fut surmonté d’une statue de la Vierge indiquant « Posuerunt me custodem » (On m’a placée là comme gardienne).

 

Cavaillon Infos, juin 2011

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