8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 15:42

 

impasse Romarins

 

   Un entrevous est un élément de maçonnerie qui remplit l'espace compris entre deux solives d'un plancher.

   Plutôt que d'entrevous (étymologiquement: entre voûte) on parle aujourd'hui pour les planchers béton, de "marmites", de hourdis; éléments juxtaposés pleins ou creux, en aggloméré ou en terre cuite disposés entre des poutrelles armées, sur lesquels on coule une dalle.

   En septembre 1988, je fus témoin de la démolition d'une maison de la Grand Rue, située en face de l'immeuble Barillon (cadastrée CK n°585). Dans la petite cour intérieure, on pouvait envore voir une remarquable fenêtre géminée aux arcs trilobés qui remontait peut-être au XIVe siècle.

   Sur les décombres de la maison, j'eus la surprise de découvrir de nombreux fragments de dalles en plâtre d'environ 10 cm d'épaisseur, portant sur l'une de leurs faces des motifs en relief (figures géométriques, mais aussi fleurs, blasons et animaux.

 

vue agrandie d'un motif sculpté et peint

 

   On distinguait très nettement que tous ces éléments appartenaient à une même structure, en l'occurence une dalle de plancher faite de chaux et de plâtre, coulée entre et sur des pièces de bois.

   Cette forme de plancher constituée de solives et d'entrevous en maçonnerie se rencontre assez fréquemment, mais ici les entrevous étaient ornés de décors. Pour cette maison qui devait être une demeure aristocratique, un artiste avait sculpté en creux sur les planches du coffrage, des séquences de motifs qui après démontage allaient décorer durablement le plafond. 

   Cette découverte inattendue fit regretter la démolition de la maison médiévale, d'autant que ce genre de décor paraît ancien (fin XVe siècle?) et rare en Provence.

   Depuis, par trois fois, l'occasion m'a été donnée de trouver de nouveaux fragments d'entrevous en tout point semblables aux premiers:

- en 1989, Rue Michelet, dans les démolitions de la banque Avy (CK n°46)

- en 1990, au cours de sondages sur le parking privé de la Mairie

- en 2008, Rue Dupuy-Montbrun, lors de l'opération ADPI (CK n°732).

   Mais mieux encore, nous savons aujourd'hui qu'il existe toujours un plafond intact en place, et mis en valeur par ses propriétaires, Impasse Romarin.

   Ce type d'entrevous se répétait donc au moins en cinq lieux différents de la ville et sans doute davantage si l'on prend en compte le nombre de destructions massives dont fut victime le centre historique de Cavaillon.

   Pour expliquer cette présence on peut probablement parler d'effet de mode, d'engouement; la plupart des "apparents" de la cité voulant avoir chacun leur plafond!

   Bien des interrogations se posent quant à la datation des moules, à la symbolique des thèmes et aux influences, voire à l'originalité de l'œuvre.

   Seule une étude approfondie et exhaustive pourra nous apporter des réponses, et puis qui sait, d'autres entrevous se cachent peut-être encore sous de faux plafonds modernes? Évitons à présent de les détruire gratuitement.

 

Robert SADAILLAN

Bulletin ("Patrimoine et culture" N°13 octobre 2011- chronique)

 


7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 09:46

Conférences à venir en 2012-2013 

Roberto Fornies Alaiz

 

Année 2012

 

Jeudi 4 Octobre à 15h : Association FONSECA

"Dans le tumulte du siécle, Jorge Semprün"

Médiathèque jean Louis Barrault à Avignon

Rocade Charles de Gaulle

Vendredi 9 Novembre à 18h : Associations SINOPLE et PO' ART

"Un artiste en camp de concentration"

(L'art au service de la mémoire)

Ateliers Sinople

Avenue de la gare à Pernes les Fontaines

 Samedi 17 Novembre à 14h30 : Association KABELLION

"Un artiste en camp de concentration"

(L'art au service de la mémoire)

Salle Bouscarle à Cavaillon

Vendredi   23 Novembre  à 14h30 :Association ASCREN 

"L'oeuvre émancipatrice de la République espagnole"

(Pour comprendre les causes de la guerre d'Espagne)

Médiathèque jean Louis Barrault à Avignon

Rocade Charles de Gaulle





Année 2013



Jeudi 14 Février à 15h : Association UNIVERSITE NYONSAISE DU TEMPS LIBRE

"Dans le tumulte du siécle, Jorge Semprün"

Maison du Pays de Nyons

Promenade de la digue 

Samedi 18 Mai à 14h30 : Association MEMORI

"Exil et immigration, les espagnols en France"

(Un siécle d'intégration réussie)

Espace associatif municipal

25 Boulevard Paul Pons

Route de Velorgues  L'Isle sur la Sorge

31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 13:30

Fêtes d'antan : la Commune Libre de Castil-Blaze

Par Jean-Claude Pieri

1e partie    2e partie    3e partie    4e partie

 

Cavaillon plage

Par Jean-CLaude Pieri

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Cavaillon, Regards croisés

Par Robert Sadaillan

L'Avenue de la Gare

La Maison de Charité

L'Ecole des Garçons

 

L'énigme

Par Robert Sadaillan 

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Au coin de la rue

Par Jean Giroud

Place Léon Gambetta (ou de la Couronne)

 

Les armoiries des familles cavaillonnaises 

Par Jean Giroud

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Il y a 100 ans, les courses d'ânes

Par Jean-Louis Charvet

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La Chartreuse de Bonpas et ses tombeaux

Par Aurélie Imperiale

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 12:21

Par Jean-Claude Pieri                                                1e partie  2e partie  3e partie

 

Depuis 1936, les différents groupes folkloriques et musicaux de la Commune Libre prêtent leur concours aux défilés du Corso de Cavaillon. Au mois de mai 1952, à l’occasion de la vingt-et-unième édition de la cavalcade, elle présente le char « Hommage à Castil-Blaze », construit par Ange Zaccarelli, sur lequel a pris place Marie-Thérèse Cerutti, la Miss de l’année 1951. La phalange des Bigophonistes et la brigade des Sapeurs Pompiers l’escortent dans son périple citadin. Ce sera la dernière participation de l’association à cette grande tradition cavaillonnaise.

 

Le char de la Commune Libre

Marie-Thérèse Cerutti

(Ph. Coll. MT Gobert)

 

    9/ 1953 : LA FÊTE EST FINIE !  ♦

 

Depuis 1947, malgré la popularité et le succès de ses fêtes, la Commune Libre doit faire face à de nombreux problèmes d’ordre administratif.

L’année précédente, Clément Cespo quitte Cavaillon pour s’installer à Valence et Paul Dublé décède brutalement.

Jean Louet s’implique de plus en plus dans le nouveau comité des fêtes de la ville, aux dépens de celui de la Commune et délaisse quelque peu son poste de directeur général du « Le Petit Castil-Blaze ».

Le journal, également confronté à des problèmes techniques et financiers posés par les défections des annonceurs et les exigences de l’imprimeur est contraint de cesser sa publication à partir de 1951.

En 1953, certains membres du conseil municipal et du comité des fêtes affichent une évidente lassitude devant une gestion devenue pesante et mobilisatrice à leur gré. En outre, depuis quelques temps, la santé du maire est déficiente et sa participation aux séances de travail devient sporadique. Après maintes réflexions et discussions, la décision est donc prise de prononcer la mise en sommeil de l’association dès la fin des festivités.

Ainsi, au soir du 6 juillet 1953, les lampions de la fête s’éteignent définitivement sur l’une des manifestations les plus populaires de son époque dans la ville et dans la région. Le décès de Claude Maréchal quelques semaines plus tard, scelle à jamais l’étonnante épopée de la Commune Libre de Castil-Blaze.

 

Dans les années 1960 et 1970, d’autres associations de quartiers essaieront de perpétuer ces fêtes si populaires et conviviales (La Clède, Saint-Martin, La Gare, etc.). En 1991, la jeune Commune Libre de Cabassole commence à animer le quartier situé autour de la cathédrale Saint-Véran.

Aucune de ces festivités ne connut la notoriété et l’éclat de celles de Castil-Blaze. Victimes des modifications profondes de la société et des changements de mentalité, elles se sont étiolées au fil des ans pour finalement disparaître. Il en fut ainsi de la place Castil-Blaze, de ses festivités et de ses activités commerciales. Tout cela appartient désormais au passé du quartier et à celui de la ville.

Imperturbable au sommet de son socle de pierre, à l’ombre des platanes vénérables, le Félibre veille encore sur sa place. Laissons-lui le mot de la fin :


« C'est une chose bien bouffonne que la vie. Voilà plus de septante ans que je m'en amuse et je ne suis pas disposé à cesser d'en rire ! » (1855) 

 

  10/ ÉPILOGUE : SOUVENIRS, SOUVENIRS...

 

Le samedi 14 avril dernier, l’association Kabellion organisait une conférence au cours de laquelle Jean Giroud et moi-même, présentions notre ouvrage « Castil-Blaze, histoire d’un quartier ».

Un diaporama évoqua successivement l’histoire de cette place, la généalogie de la famille Blaze et de son plus illustre descendant Castil Blaze. La dernière partie fut consacrée à l’évocation de la Commune Libre et à ses festivités.

Dans l’assistance, se trouvaient cinq personnalités qui participèrent à ces fêtes délirantes et qui, l’espace d’un instant, ont fait ressurgir pour tous les spectateurs présents un passé plein d’émotion et de nostalgie.

Il est émouvant de constater, qu’au-delà des années, ces personnes cultivent encore entre elles une amitié intacte et profonde. Leur sourire et leur bonne humeur donnent plus que jamais l’envie de continuer la fête. La vraie fête !

 

Les invités (Ph. R. Escoffier)

 

Au premier rang, de gauche à droite : Gaby Gonin, Bigophoniste et bouliste ; Marie-Thérèse Cerutti-Gobert, Miss CB 1951 ; Andrée Ferracci-Pizoird, Miss CB 1949 ; Pierre Louet, fils de Jean Louet et patineur ; Jeannine Maréchal-Crouzet, Miss CB 1953.

 

© Jean-Claude Pieri

Avril 2012

 

Crédits photographiques. Sauf indication spéciale, toutes les photographies de cette suite d’articles sont tirées du journal « Le Petit Castil-Blaze » et sont l’œuvre de Jacques Chardon.

16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 11:35

Par Jean-Claude Pieri                                                1e partie  2e partie 


  8/ LE DEROULEMENT DES FETES 

 

De 1937 à 1939, les fêtes se déroulent sur quatre jours au mois de juillet. Lors de la reprise, en 1945, leur durée est raccourcie à trois jours. Comme la plupart des fêtes votives, celle de Castil-Blaze propose les habituelles animations qui amusent petits et grands : mât de cocagne, courses de brouettes, de sacs, de tonneaux, de chevaux de bois, de carrioles, etc. Quelques attractions foraines s'installent dans la cour de l'école de filles (manège enfantin, stand de tir, auto tamponneuses, etc.).

En soirée, se succèdent apéritif-concert, bal public sans oublier la traditionnelle retraite aux flambeaux animée par les fanfares réputées que sont « L'Amicale Avant-garde Cavaillonnaise », « Le Rallye Cavaillonnais » ou encore « La Sirène Chevalblanaise ». Lors de la dernière soirée, un grand feu d'artifice illumine la place.

Pendant toute la durée des fêtes, se déroulent de nombreux concours de boules au cours desquels s'affrontent les meilleurs joueurs de la région. Ils sont organisés par « La Boule Joyeuse de Castil-Blaze », chère au président Claude Maréchal, monsieur le Maire.

Les revendeurs locaux de TSF (Claudet, Roche, Félix) assurent la radiodiffusion quotidienne des événements, entrecoupée par les chansons dédicacées du « Disque des Auditeurs ». Le photographe Jacques Chardon en filme le déroulement et le projette ensuite aux Cavaillonnais lors des séances du ciné club local dont il est le président.

 

Chaque année, pour rendre les fêtes plus attractives, le Comité propose de nouvelles animations farfelues et délirantes qui attirent de nombreux spectateurs enthousiastes. En 1937, sur le cours Gambetta se déroule une grande course de triporteurs disputée par tous les garçons-livreurs des commerces locaux utilisant ce curieux tricycle. C'est la première fois qu'une telle compétition est proposée aux Cavaillonnais. En 1939, un concours de grimaces permet de découvrir les talents cachés des jeunes bambins de la place ainsi qu'une illustration tout à fait réaliste du célèbre refrain de l'hymne montmartrois « Monte là-d’ssus, tu verras... » !

 

Course de triporteurs Concours de grimaces

 

L'année 1945 est marquée par deux événements, l'un sportif, l'autre officiel. Tout d'abord, dans la matinée, se dispute une grande course des garçons de café de la ville, remportée par l'équipe du « Grand Café d'Orient » dont le propriétaire est le sympathique et jovial Paul Mézard.

 

Course des garçons de café Mézard et son équipe

 

Puis en fin de soirée, a lieu l'inauguration du second buste de Castil Blaze. Cette réplique en pierre, œuvre également du sculpteur Frédéric Viau, fut érigée en août 1942 pour remplacer le buste en bronze réquisitionné pendant la seconde guerre. La cérémonie se déroule en présence du sous-préfet, de la municipalité de la Commune Libre au grand complet et de nombreuses autorités et notabilités cavaillonnaises. C'est le félibre vedénois Marcel Mitan qui prononce le discours inaugural. 

Inauguration du buste de Castil Blaze

 

En 1947 se dispute le premier grand prix de patins à roulettes ouvert aux enfants âgés de neuf à quinze ans. Les concurrents partent et arrivent à Castil-Blaze, après un périple par la place et la rue Gambetta. L'équipe de Castil-Blaze avec dans ses rangs les jeunes Charles Galliana, Émile Morlot, Bernard Bressy, Pierre Louet, etc., fait figure de grande favorite devant celles de Saint-Charles, de La Mairie, de l'Abreuvoir, etc. Mais, au final c'est un jeune Robionnais qui remporte l'épreuve !

 

Les patineurs de Castil-Blaze L'heure des récompenses


Les spectateurs assistent également à un original concours de... triplés ! L'heureuse famille qui présente les trois plus beaux enfants se voit remettre le premier prix d'un montant de cinq cents francs (vingt six de nos actuels euros).

Cette même année toujours, dans la journée du lundi, se tient sur la place une foire commerciale et agricole avec notamment un marché à la volaille et aux escargots. Durant des années, cet éventaire deviendra le grand rendez-vous hebdomadaire des fermiers de la région avant de disparaître victime de l'urbanisation du XXIe siècle. 

Le marché à la volaille (Ph. AM Cavaillon)

 

Lors de la fête de 1948, la place sert de théâtre à la reconstitution parodique du célèbre épisode de l'Histoire de France : « Clovis et le Vase de Soissons ». Dans la version castilblazienne, le maire-druide Claude Maréchal et ses Francs-Bigophonistes s'apprêtent à se partager le (bien maigre) butin pillé chez les commerçants de la place : ustensiles ménagers de la Maison Thomassin et paquet publicitaire géant de cigarettes « Celtique » de chez l'ami Cespo ! Quant à la célèbre relique d'argent de l'histoire, force est de constater que les siècles en ont altéré l'éclat ! Contrairement à nos manuels scolaires, le soldat belliqueux et revendicatif connaîtra un sort moins tragique que celui de son prédécesseur !

 

Le Vase de Soissons avant...
et après ! (Ph. Coll. M. Berguet) 

 

En 1950, à l'occasion du quinzième anniversaire de la Commune Libre, « Le Petit Castil-Blaze » annonce que « le dimanche 2 juillet, dans le coquet quartier de Castil-Blaze, éclatera un grand BOUM ! ».

Cinq grandes épreuves sportives sont en effet programmées ce jour-là et tout au long de la journée, entre la rue Pasteur et la rue Gambetta, la place se transforme au fil des heures en autant de terrains de compétitions.

Dès neuf heures, ont lieu des courses de poneys réservées aux enfants âgés de six à huit ans. Organisées par « L'Écurie Lassalle » (cours Gambetta) elles se disputent par catégories d'âge, entre la rue Gambetta et la place, aménagées en hippodrome !

À onze heures, est donné le départ du quatrième grand prix de patins à roulettes, remporté (enfin) par l'équipe de Castil-Blaze dans une ambiance survoltée.

À quinze heures, « L'Étoile Sportive Cavaillonnaise » organise un grand critérium cycliste auquel participent quelques-uns des meilleurs coureurs régionaux parmi lesquels, l'enfant du pays, René Milhaud, propriétaire du « Café Glacier », sur le cours Gambetta. Le matériel est gracieusement fourni par Jean Fonticelli, marchand de cycles bien connu de la place de la Mairie. Sur un circuit aussi réduit, les concurrents deviennent de véritables casse-cous !

À dix-sept heures, se déroulent de spectaculaires courses de scooters, présentées par Roger Maynard, spécialiste en cycles et motos, avenue des Écoles (actuelle rue Victor Basch). Des épreuves de vitesse, poursuite, fond, kilomètre contre la montre sont inscrites au programme, garantissant au public des moments de frissons et d'émotions fortes.

Le lundi en fin de soirée, le jeu radiophonique « Miss d'un jour », parodie la célèbre émission radiodiffusée « Reine d'un jour » du populaire Jean Nohain. À cette occasion, la miss de l'année reçoit de nombreux cadeaux de la part des commerçants de la place.

4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 14:41

Par Jean-Claude Pieri     1e partie     3e partie

 

  6/ LES GROUPES D'ANIMATION 

 

Pour animer les fêtes, la Commune Libre possède ses propres saltimbanques, groupes burlesques ou musicaux qui « font la joie des spectateurs partout où ils passent ». L'intrépide Brigade des Sapeurs Pompiers défile avec ses gracieuses infirmières et sa pompe à incendie d'un autre temps. 

La Phalange des Bigophonistes, créée en 1937, est dirigée par le sympathique Paul Dublé, surnommé « Lou Pas Madur ». Fanfare carnavalesque plus cacophonique que musicale, elle accompagne les défilés et les retraites aux flambeaux. Ses prestations lui valent un premier prix aux Corsos d'Orange et de Cavaillon en 1937, ainsi qu'un diplôme d'honneur à Cavaillon en 1938.

 

La Brigade des Sapeurs Pompiers La Phalange des Bigophonistes

 

Un drôle d'instrument : le bigophone !

Inventé en 1881 par Romain Bigot, il est constitué d'un cornet en zinc pourvu d'une embouchure dans laquelle le musicien chante en remplaçant les paroles par des onomatopées (« tut-tut-tut »). Le son fait vibrer une fine membrane intérieure constituée par un papier de soie, qui transforme le timbre de la voix en sonorités nasillardes.

Les fabricants lui ont donné des formes aussi diverses que bizarres comme en témoigne « L'Écho de la Gaité Française », catalogue de farces et attrapes datant de 1927.

 

Paul Dublé

Exemple de

bigophone

Extraits de « L'Écho de la

Gaité Française »

 

Autre formation musicale, le quintet Mickey House, dirigé par Raymond Serre, anime les apéritifs-concerts, les bals publics, les concours de danses, etc. Orchestre officiel de la Commune Libre depuis 1936, il cédera sa place au Moriss Jazz en 1948.

À côté de ces groupes, apparaissent les pittoresques personnages du Garde-Champêtre et du Gendarme à Cheval, respectables gardiens de l'ordre et la sécurité. Tous ces amuseurs publics sont particulièrement populaires à Cavaillon, notamment lors des défilés du Corso et des fêtes de Saint-Gilles, mais aussi dans toutes les localités de la région où ils se produisent.

 

Mickey House Le Garde-Champêtre Le Gendarme à Cheval

 

    7/ LES REINES DE LA PLACE 

 

Chaque année, la Commune Libre élit une Reine qui préside aux festivités et représente Castil-Blaze lors des différentes manifestations locales et régionales. Le Comité des Fêtes procède à l'élection dès le mois de décembre et la nouvelle Miss est intronisée officiellement au mois de juillet suivant, au cours d'une cérémonie protocolaire de passation de pouvoirs.

 

  Antoinette Buou

1937

Gabrielle Augier

1938

Blandine Boucherot

1948

Andrée Ferraci

1949

25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 18:19

Par Jean-Claude Pieri     2e partie     3e partie

 

    1/ PROLOGUE : LES COMMUNES LIBRES  ♦   


En 1919, au lendemain de la Grande Guerre, les Français ressentent le besoin légitime de faire à nouveau la fête afin d'effacer cinq années d'inquiétudes, de souffrances et de privations. Dans un pays déchiré, les veuves et les orphelins sont légion et le social est devenu inexistant.

Dans les villes, les municipalités essayent de répondre à ces aspirations en organisant des manifestations qui se révèlent plus souvent patriotiques que populaires.

Dans certains quartiers apparaissent alors des associations appelées communes libres qui, à contrario, versent dans l'humour, la dérision et la fête à outrance.

Ces « municipalités pour rire » sont administrées par un maire et un conseil municipal qui reproduisent de manière parodique les actes de la vie communale.

Si elles s'appliquent à offrir à leurs concitoyens ces festivités tant attendues, elles s'impliquent également dans une action philanthropique au profit de l'enfance déshéritée.

À l'origine de toutes, la Commune Libre de Montmartre, à Paris, est née un soir de l'hiver 1920 dans une salle du cabaret « Le Lapin Agile », place du Tertre.

Sa devise, « Faire le bien dans la joie » va devenir celle de la plupart des communes libres de France.

 

  2/ CAVAILLON S'AMUSE  ♦

 

Depuis 1911, certains quartiers de la ville, notamment ceux de Bellevue, de L'Abreuvoir et de La Tour Neuve, organisent leurs propres festivités.

En 1923, à l'initiative de son président, Joseph-Pierre Boitelet, le « Groupement pour la Défense et le Développement du Commerce Cavaillonnais » organise le premier Corso de Charité qui remporte un succès retentissant et devient rapidement une grande attraction régionale.

À partir de 1925, le casino de « La Cigale » présente de nombreux spectacles parisiens, parmi lesquels les délires satiriques des « Chansonniers du Grenier de Montmartre » ou les revues légères du « Théâtre du Moulin Rouge ».

 

  3/ LA COMMUNE LIBRE DE CASTIL-BLAZE  ♦

 

Né en 1931, ce « groupement humoristique, artistique et philanthropique » comme il se définit lui-même, se fixe pour objectif d'animer ce quartier cavaillonnais jusque-là privé de réjouissances et de manifestations populaires.

Au cours des premières années, son activité reste très discrète, presque ignorée, et se résume en des actions essentiellement caritatives au profit de ses jeunes concitoyens. C'est ainsi que chaque année, lors des fêtes de Noël, la municipalité procède à une distribution de bonbons aux enfants des chômeurs et aux petits pensionnaires de l'orphelinat Barillon. Elle s'implique, par des collectes publiques, dans la vente du Timbre Antituberculeux et récolte des fonds en organisant des soirées dansantes et des réveillons, dont certains sont restés mémorables !

En 1936, pour officialiser son existence, l'association organise au mois de juillet une grande fête populaire qui rencontre un succès sans précédent, à tel point que les organisateurs décident alors de la reconduire tous les ans à la même époque.

Désormais inscrite au calendrier événementiel de la ville de Cavaillon, la « Fête Votive de Castil-Blaze » devient une manifestation locale à part entière, au même titre que le Corso, la Saint-Gilles ou la foire commerciale.

 

La Commune Libre de Castil-Blaze

 

 

Carte de membre

Distribution de bonbons


    4/ L'ADMINISTRATION DE LA COMMUNE LIBRE  ♦

 

La Commune Libre est placée sous l'autorité d'un maire, élu par les membres de la commission administrative. Deux commerçants de la place se succèdent à cette fonction : « le glacier de la place » Émile Mathieu, de 1936 à 1938, et Claude Maréchal « le poissonnier sans égal », en1939 ; puis de 1945 à 1953.

 

La commission administrative assure la gestion communale, placée sous la double responsabilité du maire et d'un président. À ce poste se succèdent Lazare Depouzier (1936-1939,1945-1946) puis Jacques Chardon (1947-1953) qui, profession oblige, sera le photographe officiel de la commune. Clément Cespo, propriétaire du bar-tabacs de la place, cumule quant à lui les fonctions de secrétaire (1936-1938) et de trésorier (1936-1939 ; 1945-1946).

 

Le comité des fêtes programme et organise les festivités communales. Son président, Jean Louet, est un jeune commerçant cavaillonnais, propriétaire d'un négoce de vins et spiritueux à l'enseigne « À la Coupe d'Or », avenue de l'Abreuvoir (actuelle avenue Abel Sarnette). Membre du conseil d'administration en tant qu'adjoint de Clément Cespo, il est le « Ministre des Loisirs » de la Commune Libre. C'est également le rédacteur en chef du journal « Le Petit Castil-Blaze » (1937-1939) et le présentateur attitré du comité qui anime, avec talent et humour, les cérémonies officielles, les spectacles et les différentes distributions de récompenses.

En 1947, sa notoriété d'organisateur lui vaut d'intégrer le nouveau Comité des Fêtes de la Ville que vient de créer le maire Fleury Mitifiot.

Personnage plein de bonhomie et d'humour, il demeure l'une des figures emblématiques de la vie publique et festive de Cavaillon.

 

Émile Mathieu Claude Maréchal Lazare Depouzier
     

Jacques Chardon Clément Cespo Jean Louet

 

Au fil des années, de nombreuses personnalités du monde du spectacle apportent leur soutien à la Commune Libre et acquièrent ainsi le titre de citoyens d'honneur. C'est le cas de Fernandel (1937), Maurice Chevalier (1938), Pierre Dac (1939), Darcelys (1938), Gorlett (1945), Roger Nicolas (1949) et Jean Nohain (1950).

 

  5/ UN JOURNAL LOUFOQUE : LE PETIT CASTIL-BLAZE  ♦

 

Organe officiel de la Commune Libre, ce journal paraît pour la première fois en juillet 1937. Édité par l'Imprimerie Mistral, il est distribué gracieusement aux administrés de la place quelques jours avant les festivités dont il détaille le programme complet en pages intérieures. Les éditorialistes ne manquent pas de souligner que « bien que paraissant irrégulièrement, ce journal se veut instructif, désopilant, antidérapant, humoristique, lunatique et anti neurasthénique de la première à la dernière page ».

En 1938, il reçoit le parrainage de « L'Os à Moelle », l'hebdomadaire loufoque créé par l'humoriste Pierre Dac.

Au fil de ses colonnes, les lecteurs prennent connaissance de l'actualité communale traitée de façon humoristique. Ils y découvrent également des petites annonces délirantes, des entretiens farfelus, des reportages extravagants et de nombreuses histoires drôles, reflétant pleinement l'esprit de son illustre parrain. En souscrivant de nombreux encarts publicitaires, les commerçants de la place et de la ville apportent un soutien financier conséquent à sa publication.

Interrompue pendant les années de guerre, la parution du « Petit Castil-Blaze » reprend en 1945 avec Joseph Cerutti comme rédacteur en chef. La dernière édition date de 1950.

 

Le Petit Castil-Blaze Une page du journal

18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 05:30

Suite aux lois Jules Ferry de 1881 et 1882 instituant l'enseignement primaire public, gratuit, obligatoire et laïque, des écoles communales furent ouvertes.


A Cavaillon, l'école des filles occupa les bâtiments de l'ancien couvent des Ursulines qui se trouvait approximativement à l'emplacement de la cour de l'actuelle école Castil Blaze (côté Grand-Rue). Pour les garçons, la Municipalité acquit la brasserie Bouisseau située près de la place de la Couronne (aujourd'hui place Gambetta) sur un tronçon désaffecté de la route départementale N° 3 d'Avignon à Mirabeau (route de Pertuis).

 

La brasserie Bouisseau sur le plan parcellaire PLM

Années 1850

 

On remarque que le tracé de la future voie ferrée sectionne la route départementale et le canal Saint-Julien. Au levant de la brasserie, un « chemin donné » est créé (actuelle avenue Pierre Sémard). La filiole d'arrosage dite le Grand Rialet qui passe au midi de l'immeuble Bouisseau existe toujours, entièrement couverte aujourd'hui ; elle longe le cours Bournissac et rejoint au Clos, la filiole de l'Évêché qui contourne la ville en suivant le cours Carnot. Après modification des locaux de l'ancienne brasserie (aménagement de salles, construction de préaux, pissotières, clôture et portail...), l'école des garçons ouvrit en 1886.

 

Ecole de Garçons - Carte postale F G

Cliché pris vers 1910

 

L'école comprenait un corps principal élevé de deux étages (ancienne brasserie proprement dite) se prolongeant au sud par deux ailes constituées chacune par des salles de classe et un préau, le tout ouvrant sur une grande cour de récréation ombragée de platanes. Le portail et ses deux portillons (œuvre du ferronnier Dibon) donnaient sur la chaussée dénommée aujourd'hui, rue Victor Basch. Le premier étage du bâtiment central était réservé au cours supérieur.


Agrandie au midi, l'école le fut aussi plusieurs fois au nord (classes, nouvelle cantine) et pour finir dans les années 1950 (installation de préfabriqués et construction d'un gymnase en limite du canal Saint-Julien). Après guerre, l'école prendra le nom de Paul Gauthier (1907-1940) en mémoire de cet inspecteur de l'Instruction Publique résidant à Cavaillon, mort pour la France.

 

Les bâtiments se dégradant dangereusement, l'école sera désaffectée à la fin des années 1970 et entièrement rasée à l'exception du gymnase dévolu depuis à des associations sportives (musculation, judo...). Après la démolition, ce vaste espace libre a fait l'objet de plusieurs projets d'aménagement (médiathèque, parking souterrain privatisé...) mais aucune de ces affectations n'a vu le jour. En attendant d'autres destinations - pourquoi pas un jardin public ? - l'ancienne École Paul Gauthier est devenue, faute de mieux, un endroit prisé pour se garer en centre ville.

 

Emplacement de l'école – Rue Victor Basch

Etat 22 janvier 2012

 

En arrière-plan, peu d'éléments subsistent de l'école (quelques soubassements et des traces d'arrachements lisibles sur les murs des immeubles voisins). Sur la rue, on peut cependant encore voir la base de la murette de la cour et aussi (miraculeusement épargnées jusqu'à présent) les assises en pierres froides des deux piliers extérieurs des portillons d'entrée. Les platanes, pour la plupart sont toujours là, tout comme l'appellation Paul Gauthier qui par habitude est restée collée aux lieux et désigne le parking, alors que ce nom fut déplacé vers le nouveau collège de la route de Gordes.

 

Nostalgie, nostalgie, quand tu nous tiens...

 

Pour nombre de Cavaillonnais cet emplacement est plus qu'un parking. Les platanes comme les traces dérisoires qui subsistent ça et là, ravivent parfois de lointains souvenirs et de profondes émotions d'enfance. Peut-on oublier la petite école où l'on a usé ses fonds de culottes et passé son Certif ?

 

 

Le fameux Certificat d'Etudes Primaires

 

Suivons en images en nous laissant guider par un petit Cavaillonnais au début des années 1940.

 

Les « droulas » s'amusent devant le portail de l'école.

 

  

Derrière les grilles !


Enlevées lors de la démolition, ces ferronneries furent sans doute récupérées ; on retrouve les mêmes clôturant une construction récente de Cavaillon.

 

La cour de récréation


Béret, culottes courtes et gros souliers cloutés... la marque d'une époque ! Au fond, le préau et ses piliers massifs (cour côté voie ferrée).

 

Sérieux, notre petit élève pose dans la salle de classe...


Notons les lourds bureaux en bois et le mur avec son imposant soubassement de carreaux céramique.

 

Quelques photos de classe sur les perrons de l'école :

 

Leçon de morale : la curiosité est un vilain défaut !

Décembre 1938

 

Février 1941

 

La tenue de monsieur Maurin (à gauche de la photo) en dit long du statut social dont bénéficiait à l'époque un directeur d'école. Croisé aujourd'hui dans la rue on le prendrait pour un banquier !

 

Classe de Mr Meynard

 

Et pour terminer, une pensée pour les maîtres... En rendant un hommage particulier au plus aimé, au plus pédagogue et au plus emblématique d'entre eux, Pierre Zaccharelli qui toute sa longue vie forma dans cette école et sur les terrains de sports des générations de petits Cavaillonnais.

 

Pierre Zaccharelli (1907-2006)

 

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Robert Sadaillan

Mars 2012

5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 12:30

Il existe peu de documents d'archives concernant Cavaillon Plage, mise à part la pittoresque description qu'en donne Jean Lorenzino dans son ouvrage « Cavaillon, je me souviens ». Mais, grâce au témoignage de mon ami Roger Aldebert, ce coin insolite, presque mythique, émerge des brumes du passé. 

Ce fringant nonagénaire appartient à l'équipe des pionniers qui découvrirent et popularisèrent cet endroit. Ce passionné de natation, y passa une partie de sa jeunesse et y participa à de nombreuses compétitions. Devenu un nageur expérimenté il décrocha en 1934, à l'âge de quatorze ans, son diplôme de sauveteur. Alors, il parle de tous ses moments, avec une âme de gosse où se mêlent la passion et la nostalgie.

Partons à la découverte de ce lieu oublié où allait se distraire le Cavaillon des années trente.

 

78, ROUTE DU MOULIN DE LOSQUE

 

Pour s'y rendre, il suffit d'emprunter la route des Courses puis l'avenue Charles Delaye qui la prolonge. Au giratoire du MIN, il faut tourner à gauche sur l'avenue Pierre Grand, passer devant l'hippodrome, longer les bâtiments des écuries puis les halles du pôle biologique. Après le passage sous la passerelle routière de l'avenue Boscodomini et la traversée de la voie ferrée du TGV postal, un panneau signale la sortie de l'agglomération cavaillonnaise.

Quelques mètres plus loin, face au dépôt de la société Gyma France (anciens établissements Ravaute), sur le côté droit de la route, se dresse une longue bâtisse de couleur ocre, ouverte d'une unique fenêtre et sur le mur latéral de laquelle se lit encore une inscription en lettres bleues estompées par le temps.

 

CAVAILLON PLAGE

SPORTING CLUB CAVAILLONNAIS

SECTION NATATION ET WATER-POLO

 

Un précaire portail en lattes de bois en défend l'accès et ouvre sur une cour en terre arborée, dont la majeure partie est dissimulée par le bâtiment principal. Des véhicules en stationnement, une boîte à lettres moderne fixée contre le mur extérieur et les volets entrouverts témoignent de l'occupation des lieux.

Les propriétaires actuels ont conservé l'extérieur de l'habitation en l'état, « conscients du témoignage historique local qu'il représente ». Artistes de variétés, ils souhaitent y créer un point de rencontre convivial pour leurs amis musiciens de passage. Mais l'extension inévitable de la zone d'activité commerciale enclave lentement la propriété dans un environnement démesuré, présage d’un avenir bien hypothétique.

 

 

UN ÉTANG NÉ DE LA DURANCE

 

Au cours des années vingt, la compagnie de chemin de fer PLM procéda à la réfection de la ligne Avignon-Marseille sur la section comprise entre Cavaillon et Orgon. Pour ballaster la voie, elle négocia l'extraction d'une importante quantité de graviers dans une propriété située en bordure de Durance, toute proche du chantier. Cette opération ouvrit un vaste cratère de forme rectangulaire que la rivière envahit peu à peu par résurgence, formant un plan d'eau d’environ six mille mètres-carrés de superficie. 

 

LA NAISSANCE DE CAVAILLON PLAGE

 

À cette époque, les piscines publiques n'existant pas, les jeunes Cavaillonnais avaient l'habitude de se baigner en Durance ou dans le canal Saint-Julien, même si cela présentait souvent un réel danger. Repéré par une bande de gamins, ce trou d'eau inespéré devint bientôt leur plage de prédilection.

En 1927, un groupe de jeunes sportifs indépendants, fondèrent le Sporting Club Cavaillonnais, société omnisports qui avait son siège au Café de France, place du Clos, et dont les activités étaient la pratique du rugby, de l'athlétisme et de la natation. Cette dernière discipline avait pour président Henri Sinturel, photographe professionnel, vendeur et réparateur d'appareils photographiques et de postes de radio, dont la boutique était située au faubourg Tour Neuve (actuelle avenue Gabriel Péri). À ses heures de loisirs, ce commerçant pratiquait avec un certain talent la nage sportive et le plongeon de haut-vol. Sous son impulsion et profitant de l'opportunité offerte, le club investit tout naturellement le plan d'eau de la route de Cheval-Blanc pour organiser ses futures compétitions de natation et de water polo. Avec les premiers aménagements, le site, pompeusement baptisé « Cavaillon Plage », devint non seulement le rendez-vous des sports aquatiques de la région, mais aussi un coin de détente pour de nombreuses familles Cavaillonnaises

Malheureusement, l'association ne bénéficiait d'aucun soutien financier solide et ne devait son existence qu'à la générosité de quelques membres bienfaiteurs. De plus, l'obligation du service militaire pour ses jeunes compétiteurs provoquait chaque année de nombreuses défections au sein des équipes sportives. Devant ces multiples difficultés, le club fut contraint de cesser toute activité en 1931. Les sections rugby et athlétisme rejoignirent alors le Stade Union Cavaillonnais, club phare de la ville, fondé en 1923.

Seule, la section nautique poursuivit son activité et prit le nom de Nautic Club Cavaillonnais. Le président Sinturel, reconduit dans ses fonctions, s'entoura de quelques mécènes et de nombreux bénévoles avec lesquels il s'employa à renforcer et à développer la notoriété de l'association.

En 1935, Cavaillon Plage accueillit deux grands noms de la natation française : Réné Cavalero, membre du club des CRS de Marseille et Alfred Nakache pensionnaire du Racing Club de France à Paris. Tous deux étaient champions de France de nage libre, le premier sur quinze cents mètres et le second sur cent mètres. Leur tournée de démonstration dans le Vaucluse, les conduisit dans le bassin du Nautic Club pour la plus grande satisfaction des spectateurs venus en nombre assister à leurs prestations. Les nageurs cavaillonnais usèrent de tout leur talent pour rivaliser avec les deux vedettes et, au-delà du résultat sportif, éprouvèrent l'insigne fierté d'avoir nagé avec eux !

 

VISITE GUIDÉE DU SITE

 

Le plan dessiné par Roger Aldebert, et reproduit ci-dessous permet de situer précisément chacun des éléments composant le décor de cet endroit champêtre. À noter que le tracé des limites figurant sur ce document est celui de la propriété actuelle. (Cliquer sur le plan pour l'agrandir.)

 

 

LA MAISON PACHIOTTI

 

Cette habitation, jadis entourée de champs, existait déjà avant la formation du plan d'eau. Si l’identité du propriétaire des lieux demeure imprécise, le couple de retraités locataire à l'époque était, quant à lui, bien connu des Cavaillonnais. Personnes avenantes, les Pachiotti accueillirent volontiers la compagnie de ce nouveau voisinage et participèrent activement à la vie du club, faisant office à la fois de gardiens en surveillant le matériel entreposé et de jardiniers en entretenant les abords.

Très attentionnée, la « Mère Pachiotti » offrait le goûter aux gamins victimes de fringales après leurs ébats aquatiques. Elle leur distribuait une tartine beurrée et un carré de chocolat, qu'ils dégustaient sagement assis autour de la grande table ronde en béton trônant devant l'entrée et construite par le « Père Pachiotti ».

 

 

LE GARAGE À BATEAUX

 

Dans un angle formé par le mur de la bâtisse et celui de l'enceinte extérieure, se dressait un appentis reposant sur quatre piliers en bois qui supportaient un toit recouvert de canisses. Il servait d'abri aux précieuses embarcations, propriété de la société nautique. Il y avait là les trois périssoires, canots monoplaces, longs et étroits, particulièrement instables qui se manœuvraient à la pagaie double et une bette, petite barque à fond plat, naviguant à la rame servant quant à elle à la promenade familiale sur l'étang et à l'entraînement mensuel des Sapeurs Pompiers de la ville.

Aujourd'hui, à cet emplacement, s'élève un pigeonnier aux murs en parpaings bruts, coiffés d'une toiture en plaques de fibrociment ondulées.

 

LE PLAN D'EAU

 

Situé face à la guinguette, il mesurait environ deux cents mètres de long sur trente mètres de large et sa profondeur moyenne atteignait quatre mètres.

Au centre de sa longueur, sur la berge opposée, se dressait un grand plongeoir de cinq mètres de hauteur. Pour ceux qui n'osaient pas s'y aventurer, un tremplin était installé en bout de bassin au pied des grands peupliers. Sur son eau, les jeunes se disputaient des courses acharnées de périssoires qui se terminaient, la plupart du temps, par de spectaculaires chavirements et un bon bain, au milieu d'un éclat de rire général.

Souvent, le dimanche matin, se déroulaient des compétions interrégionales, auxquelles participaient les clubs d'Avignon, de Carpentras et même de Nîmes. Les spectateurs assistaient soit à des rencontres de water-polo, soit à des réunions de natation au cours desquelles les nageurs se mesuraient dans les différentes disciplines (nage libre, dos, brasse, etc.) et sur des distances de cinquante, cent et quatre cents mètres.

Les nombreux Cavaillonnais venus encourager leurs équipes s'installaient ensuite pour le reste de la journée afin de pique-niquer en famille ou entre amis et de profiter à leur tour d'une agréable baignade.

 

LA GUINGUETTE

 

À droite de l'habitation, contre la clôture séparant de la parcelle voisine, se dressait un garage à vélo que l'on décida d'agrandir pour en faire un coin « bistrot ». Tout les adhérents se mirent vaillamment à l'ouvrage et en quelques semaines le transformèrent en une vaste cabane en planches. Sur le devant, ils aménagèrent une terrasse protégée du soleil par un auvent recouvert de canisses. Quelques tables et chaises vinrent compléter le décor.

C'est la société cavaillonnaise Paillet-Barreau, dont le directeur était membre administrateur du club, qui assurait l'approvisionnement de la buvette en boissons et en pains de glace. Des bénévoles se relayaient pour assurer le service auprès des nombreux consommateurs qui venaient se baigner, canoter, pique-niquer ou simplement  goûter un moment de détente en famille. Le dimanche, il y avait même quelques couples de danseurs qui virevoltaient au son d'un vieux phonographe nasillant la musique. Un mécène, entrepreneur local de travaux publics offrit une piste de danse en remplaçant le plancher de la salle par une dalle de béton. La venue du jeune accordéoniste cavaillonnais Bruno Atrini, donna définitivement un air de ginguette et Cavaillon Plage devint un lieu de détente dominical pour de nombreux citadins qui, dès les beaux jours, envahissaient l'endroit, arrivant à pied, à bicyclette ou à motocyclette et même en calèche. La Société Cavaillonnaise d'Automobiles (garage Mattei) mit alors en service une navette gratuite qui, chaque dimanche, embarquait les « plagistes » sur la place du Clos pour les transporter au bord de l'eau. Il paraitrait même que certains dimanches, devant l’affluence de passagers, le chauffeur devait effectuer plusieurs allers-retours !

 

LES DERNIÈRES ANNÉES

 

Jusqu'en 1938, Cavaillon Plage connait une grande affluence. Mais le plan d'eau fut aleviné et devint rapidement le rendez-vous des pêcheurs qui y taquinaient la carpe, la truite ou le barbillon. Cette nouvelle activité engendra rapidement de nombreux conflits entre les amateurs de fritures et les passionnés de sports aquatiques. Les premiers se plaignaient que natation et canotage faisaient fuir le poisson et les seconds maudissaient ces lignes entravant leurs ébats. Certains nageurs, notamment les jeunes, prétendirent même  qu'au sortir de l'eau, « ils sentaient le poisson ! ».

Alors, ils s'en allèrent nager dans un autre plan d'eau, récemment formé lors de la construction d’une nouvelle digue de protection contre la Durance. Il était situé tout au bout d’un chemin de terre près de l'hippodrome, à  peu près à l'emplacement de l'actuel camping municipal et offrait, aux dires des garnements, une eau nettement plus propre et sans odeur !

D'autres, plus préoccupés par le spectre d'un conflit inévitable et imminent que par la qualité de l'eau, désertèrent à leur tour l'endroit. La deuxième Guerre Mondiale acheva inexorablement de dépeupler le « petit paradis cavaillonnais ». Comme partout en zone libre, la plupart des jeunes hommes furent mobilisés dans les chantiers de jeunesse ou préférèrent, comme Roger, rejoindre l'Armée Française pour combattre l'envahisseur.

Pour ceux qui revinrent, Cavaillon Plage avait bien changé ! La nature avait repris ses droits et quelques rares lignes flottèrent encore pendant quelques temps sur l'eau stagnante et saumâtre de l'étang avant de disparaître à jamais. En 1965, lors de la mise en chantier du MIN, le plan d'eau fut totalement asséché par mesure de sécurité. Le cratère béant devint alors une décharge sauvage où s'entassèrent des déchets aussi hétéroclites qu'inattendus : gravats, carcasses de voitures ou d'appareils ménagers, immondices, etc. Nettoyé et complètement comblé il n'en reste aujourd’hui plus aucune trace.

Seule, debout sur le bord de la route, désuète au milieu des immenses superstructures environnantes, la maison Pachiotti demeure le dernier vestige de cette époque.

 

Jean-Claude Pieri

Janvier 2012

30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 10:15

Famille d'Agar

 

Blason : « De gueules à la molette d'éperon à huit raies d'argent posée en abîme et un chef cousu d'azur chargé d'une croix tréflée d'or ».

 


Son cri de ralliement : « Agar ».

  

La famille d'Agar (ou d'Agard) apparaît à Cavaillon dès le XIIe siècle. Fortement engagés auprès des catholiques, ils prennent une part active lors des guerres de religion. Jean d'Agar, Conseiller au Parlement d'Aix, est l'un des plus ardents ligueurs de Provence. Paul Antoine est un auteur lyrique. Au début du XVIIIe, Puyricard d'Agar écrit « Antiquités de la ville de Cavaillon ». 

Sous la Révolution, la famille disparaît de la ville non sans y avoir laissé son imposante demeure (l'hôtel d'Agar, rue Liffran).

Les d'Agar, seigneurs sans terres conséquentes s'allieront avec les familles nobles de la région (d'Agoult, de Bus, de Cicéri, Athénosy, de Pérussis…).

 

Famille d'Athenosy

 

Blason : « D'or à un chevron de sable, accompagné de trois noix de gueules ». 

 

 

Le blason se trouve dans l'église des Vignères.

 

Les Athenosy sont connus à Ménerbes dès le XVe siècle. Louis fut maire de Cavaillon pendant la Révolution ; Esprit le fut sous la Monarchie de Juillet de 1831 à 1832. Une branche s'est développé à Avignon.

 

Famille de Bonadona

 

Blason : « D'azur à la bande d'argent, accompagnée de deux roses du même ».


Originaire du Piémont, Jeannin de Bonadona s'installe dans le Comtat au XVe siècle. Deux branches se fondent, l'une sur Carpentras et Pernes, l'autre sur Malemort. Au XVIIIe la famille possède des propriétés dans le Haut Comtat sur les communes de Blauvac et Malemort du Comtat. Sous la Révolution, deux familles résident à Malemort, celle de Jean Dominique, et celle de Thomas Hyacinthe, époux de Claire Gautier.

Albert (1838-1908), fils de Philippe et de Marie Anne, Jacops Daigremont, est nommé maire de Cavaillon de 1874 à 1878. Il n'a pas de descendance actuelle.

 

Famille de Dupuy-Montbrun

 

Blason : « D'or au lion armé et lampassé d'azur ».

 

 

 

Originaire de Montbrun-les-Bains (Drôme), la famille Dupuy (ou du Puy) trouve ses racines dans une très ancienne souche noble. A Cavaillon, les registres signalent des Dupuy depuis le XVIIe siècle avec Jean Alphonse marié à Anne d'Agar.

Joseph Gabriel, né vers 1708, épouse Marie Josèphe de Brignan. Deux enfants seront connus à Cavaillon : Jean Joseph, maire sous la Révolution et Marc Antoine Pie, curé à Cavaillon. Jean Joseph, ancien militaire, épouse Anne Marie Louise Henrique de Clémens (de Graveson). On ne leur connaît pas de descendance.


Famille de Forbin

 

Blason : « D'or, à un chevron d'azur, accompagné de trois têtes de léopards, de sable, allumées et lampassées de gueules, deux en chef et une en pointe ».

 

 

Le blason se trouve dans l'église des Vignères.


Cette vieille famille provençale se fait connaître dès le XVe siècle. Des alliances se font avec les Pérussis et surtout les Maynier d'Oppède. Jean Maynier substitue la baronnie d'Oppède aux enfants mâles de Claire de Pérussis, sa petite-fille, à la charge de porter les nom et armes de Maynier. C'est ainsi que la baronnie d'Oppède revient aux Forbin. Plusieurs branches se sont formées : Forbin-Lafare, Forbin-La Barben… 

Propriétaires de terres aux Vignères, les Forbin eurent un long conflit avec la ville de Cavaillon au sujet du canal Saint-Julien. Ils firent construire au XVIe siècle l'aqueduc de « La Canaù », qui franchit le Coulon à Cavaillon.

 

 

La Canaù.

 

Famille de Ginestous

 

Blason : « Ecartelé 1 et 4 d'or au lion rampant de gueules armé et lampassé de sable qui est des Ginestous ; aux 2 et 3 d'argent à trois fasces crénelées de gueules qui est de Montardier ».

 


Ce blason est situé dans l'église des Vignères.

 

La famille est originaire du château de Galand (Cévennes). Le baron François Guillaume (1723–1783) s'unit avec Françoise Villardy de Quinson, une Avignonnaise. De son fils Pierre qui épouse une allemande, Antoinette Barckausen, naîtra César (1804-1894), maire de Cavaillon de 1836 à 1837. Celui-ci se marie avec Alix Marie Pauline de Crousnilhon. Deux enfants naîtront : Henri Joseph Alphonse qui a pour témoins Louis Servan de Bezaure et Louis d'Ortigues, et Gaston Louis Pierre déclaré en présence de Charles Raffélis de Soissans.

 

Famille de Grasse

 

Blason : « D'or, à trois chevrons de gueules » .

 

 

Cette famille se fait connaître à Cavaillon par Jean-Gaspard de Grasse (1622-1685), chanoine, protonotaire de la cathédrale qui laisse un précieux livre de Raison. Ses deux frères y exerceront des charges.

Leur père, Gaspard (1599-1677), gentilhomme provençal résidant à Cavaillon, était seigneur de Thorenc, près de Grasse ; leur mère, Jacqueline, appartenait à la famille de Gabrielli, originaire de Gubio en Italie. 

 

Famille de Malespine 

 

Blason : « D'azur, à un chevron d'or, chargé de deux épines de gueules en forme de chevron, et accompagné de trois roses d'argent tigées de même, 2 & 1 ».

 


 

La famille de Malespine, des anciens Seigneurs de Montjustin, est originaire d'Aix où elle jouissait des privilèges accordés aux nobles vers la fin du XVe siècle. Deux branches en sont issues dont l'une à Cavaillon où ils possédaient des terres (la Malespine existe toujours).

 

Famille de Merle de la Gorce

 

Blason : « Coupé, au 1 de gueules, à l'épée d'argent, garnie d'or ; au 2 échiqueté d'argent et de sable ».

 

 

Couronne de marquis. Supports : quatre épées passées en sautoir sous l'écu. Cri : « Or sus fiert ».

 

Jean-Baptiste Senchon de Bournissac, maire de Cavaillon, épouse en 1788 Adélaïde-Victoire de Merle de la Gorce, née le 29 juin 1748, chanoinesse-comtesse de Neuville en Bresse, veuve du baron Claude de Roche ; elle est la fille  de Charles de Merle de la Gorce, comte de Vallon, et d'Anne Urbain de Grimoard de Beauvoir du Roure. 

Cette maison originaire du Languedoc est établie dans le Vivarais, depuis le XVIe siècle.

 

Famille de Pérussis

 

Blason : « D'azur à trois poires d'or ». 

 


 

Au XVe siècle, les Peruzzi sont chassés de Florence et se réfugient à Avignon. Ils s'allient avec des familles comtadines (Baroncelli, de Panis, de Vitalis…) et francisent leur nom en Pérussis. Au XVIe siècle, des enfants de Clément Pérussis, seigneur de Caumont se font connaître : Louis II Pérussis qui rédige les Chroniques sur les guerres dans le Comtat ; François Pérussis (1537-1612), prévôt de la cathédrale de Cavaillon dont la dédicace se trouve dans la cathédrale. 

La branche cavaillonnaise des Pérussis s'allie avec les familles Malespine, de Grasse, d'Agar… et fait construire l'hôtel particulier situé sur la place Philippe Cabassole.  

Le dernier descendant, Pierre Rodolphe (sans postérité), a sa dédicace dans la cathédrale de Cavaillon. 

 

 

Montée de l’escalier de l’hôtel de Pérussis à Cavaillon (MH).

 

Famille de Raffélis

 

  Blason : « D'or, à la croix recroisetée d'azur  »

 


 

Famille d'origine italienne, les Raffélis, seigneur de Grambois-Roquesante, sont une branche des Raffélis, marquis de la Roque. Pierre de Raffélis fut conseiller au parlement d'Aix en 1644.

Michel Jules, fils d'Honoré et de Gabrielle d'Albertas, épouse à Cavaillon Louise Françoise de Barrier (1723). Trois de ses filles entrent chez les Ursulines de la ville. Remarié à Cavaillon en 1753 avec Marguerite de Salières de Fosseran de la Jardine, nièce de l'évêque de Vaison, il a une fille Christine et un fils Michel Etienne, né à Cavaillon (1756-1822). Celui-ci épouse Eugénie Villardy de Quinson. Officier du roi, blessé lors de l'attaque des Tuileries, il épouse en Andalousie Marguerite de Valverda. Sa fille Zéla, artiste peintre, est  sans descendance.

Casimir, fils de Joseph François Hyacinthe et de Jeanne Bellis Roaix, vicomte (1770-1844) épouse Angélique de Novi-Caveirac à Cavaillon. C'est un des plus riches contribuables de la ville.

 

Famille de Sade

 

Blason : « De gueules, à l'étoile à huit rais d'or, chargée d'une aigle éployée de sable, becquée et membrée de gueules ».

 


 

Le blason de droite est peint dans la cathédrale de Cavaillon.

 

La maison de Sade, originaire d'Avignon, se fait connaître dès le XIIe siècle. La famille a fourni des célébrités à des titres divers : Laure chantée par Pétrarque, le « divin marquis » de Lacoste, des militaires, des hommes d’église…

Trois représentants de Sade auront un rôle à Cavaillon :

• Richard de Sade, évêque (1660-1663) qui fit décorer la chapelle du Saint Sacrement de la cathédrale.

• Jean-Baptiste de Sade, évêque de Cavaillon en 1666, neveu du précédent. Homme de culture, il publie des ouvrages, dirige l’Académie de Cavaillon où l’on parle philosophie, théologie… Il fait preuve d’une intense activité religieuse, reçoit les Carmélites, installe les Ursulines, fait décorer la cathédrale par Jacques Bernus, originaire de Mazan comme lui. En 1709, les recteurs de l’Hôtel-Dieu lui font ériger un cénotaphe dans la cathédrale ; il magnifie les vertus du prélat. 

• Henri Véran de Sade (Tarascon, 1759), vicomte et cousin du marquis, est administrateur du Vaucluse à la Révolution et commandant de la Garde nationale de Cavaillon. Il sera membre du conseil municipal de Bournissac.

 

 

Le cénotaphe de Jean-Batiste de Sade dans la cathédrale de Cavaillon (sculpteur Maucord).

 

Famille de Senchon de Bournissac

 

Blason : « D'azur à un chevron accompagné en chef de deux étoiles et en pointe d'un casque taré de profil, le tout d'or ».

 

 

Les Senchon seraient venus d'Italie au XVIe siècle. François, né en 1663, sera avocat à la cour du Parlement d'Aix puis délégué à Avignon des Intendants de Provence et du Languedoc. Antoine Baudile (1702-1757)  épouse Angélique de Leuctres de Canillac (1704-1774). Ses trois garçons embrassent la carrière militaire : Joseph (1731-1773), Jean-Baptiste (1732-1824), commandant de la forteresse de Pont-Saint-Esprit ; il sera maire de Cavaillon de 1805 jusqu'à sa mort, sans descendance ; Etienne (1730-1793), Maréchal de camp, Prévôt général de la Maréchaussée de Provence, guillotiné à Marseille. Ses fils formeront une Eglise anticoncordataire (sans descendance).

Le domaine des Bournissac se situait à Noves.

 

Famille de Servan de Bezaure

 

Blason : « De gueules, au cerf d'argent marchant à senestre, au chef d'azur chargé de trois étoiles d'argent ».

 


 

Le blason figure sur les vitraux de l'église des Vignères. 

 

Au XVIIe siècle, alliés avec les Astouaud, seigneurs de Bezaure et de Saint-Lambert, les Servan, originaires de Grenoble y unissent leur nom. Casimir de Bezaure, légitimiste, se noie dans la Durance en 1866, en se baignant avec Félix de Crousnilhon. Ses deux fils, Cavaillonnais, Gaston et Paul embrasseront des carrières diplomatiques.

 

Famille de Tonduti

 

Blason : « D'argent à la bande d'azur (ou de sable), chargée de trois molettes d'or ».

 

 

A plusieurs reprises, les Tonduti sont cités à Cavaillon. Le blason sur le tableau de Pierre de Luxembourg dans la cathédrale porte en partie les armes des Tonduti.

A Avignon, François de Tonduti, seigneur de Saint-Léger (aujourd'hui Saint-Léger du Ventoux) et de Montserein, astronome réputé, fit bâtir un hôtel particulier décoré par Nicolas Mignard. Le fief de Saint-Léger appartint aux seigneurs des Baux de Provence. Au XVIe siècle, la seigneurie des Tonduti s'y installe jusqu'à la Révolution. 

Deux autres branches se font connaître dans le comté de Nice : les Tonduti, de l'Escarène et ceux de Falicon.

 

Jean Giroud

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