Kabellion Histoire & patrimoine de Cavaillon
Sauvegarde & mise en valeur du patrimoine cavaillonnais
Dans le cadre du 40e anniversaire de la MJC de Cavaillon
Deux expositions proposées cet été
De la Villa du Clos à la Maison des Jeunes et de la Culture (1962-1972)
Max Bourgoin : un architecte en Vaucluse
Deux expositions aux Archives
Costumes de scène
Le costume à Cavaillon au XVIIe et XVIIIe s.
Du 14 au 30 mars 2012
Métamorphoses de la place Gambetta
Décembre 2011
Le cours Gambetta en histoire
Juin 2011
Assemblée générale de l'ASPPIV
Février 2011
Exposition Du côté de l'en-tête
Commerces et industries en Vaucluse de 1850 à 1950
Septembre-décembre 2010
Révéler l'histoire
La signalétique patrimoniale de Cavaillon
Septembre 2010
La confrérie de Saint-Eloi
Juin 2008
Historique des foires et marchés de Cavaillon
Avril 2007
En savoir +
Pour l'amour de l'eau
8 siècles d'irrigation à Cavaillon (XIIe-XXe s.)
Septembre 2004
Archives municipales de Cavaillon
Adresse postale
Hôtel de ville
BP 80037
84301 Cavaillon cedex
Adresse topographique
Place du Cloître
Rue du Couvent
84300 Cavaillon
Tél. 04.90.71.94.38
Ouverture au public
Mardi, mercredi, vendredi
8 h 30-12 h 30 et 13 h 30-17 h 00
J’ai le plaisir de vous communiquer ci-dessous la présentation des deux expositions proposées cet été par les Archives municipales, dans le cadre du 40e anniversaire de la MJC de Cavaillon.
De la Villa du Clos à la Maison des Jeunes et de la Culture (1962-1972) Exposition réalisée par les Archives municipales, présentée à la MJC en juin, juillet et septembre. |
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Max Bourgoin : un architecte en Vaucluse Exposition réalisée par l’association d’architectes vauclusiens Architecture, Ville, Territoire, présentée aux Archives municipales du 12 juin au 5 septembre. |
Max Bourgoin (1914-2009) a notamment réalisé à Cavaillon entre 1970 et 1975 :
- la MJC,
- le centre d’accueil de l’ADAPEI (chemin du Milieu),
- l’« Immeuble Groupama » (boulevard Paul Doumer).
Les deux expositions sont bien entendu complémentaires et nous serons heureux de vous accueillir sur l’un, l’autre, ou les deux sites pour cet hommage au travail d’un architecte remarquable.
Bien cordialement,
Hélène MAIGNAN
Archiviste de la ville
Du cours Saint-Michel au cours Gambetta
De la porte d’Avignon à la porte de la Couronne, cette large artère longeait autrefois les remparts et le canal
Saint-Julien. Nommé durant des siècles « cours Saint-Michel », du nom de l’église des Capucins toute proche, le cours pris le nom de Léon Gambetta à la suite d’une réunion publique mouvementée
que le grand tribun fit à Cavaillon en 1876. La présence du canal Saint-Julien orienta les activités du quartier : si le vénérable ouvrage (XIIe siècle) fut construit pour le moulin de l’évêque
(glacières Martin), il permit par la suite l’irrigation du terroir. Dès le début du XIXe siècle, de nombreuses usines hydrauliques se créent : moulins à blé, à garance, à tourteaux (engrais),
tanneries et surtout, moulins à soie (dévidage des cocons et filage). Vers 1880, il existe une dizaine d’usines le long du cours, les plus célèbres étant la filature Guende, le moulin des
Capucins (ou Caritoux), la tonnellerie Ferland. Jusqu’au début du XXe siècle, la place Gambetta (ancienne place de la Couronne) accueille le marché aux raisins, le cours étant réservé aux ovins.
Haut lieu du négoce et de la sociabilité, le cours Gambetta abrite de nombreux cafés qui, après les transactions du marché, cèdent la place aux loisirs. Salles de bal, cercles, cafés-concerts,
cinéma, hôtels-restaurants célèbres (Charvet, La Pomme d’or, Toppin) se multiplient aux XIXe et XXe siècles, pour accueillir une clientèle paysanne friande d’attractions citadines : le bal des
Italiens y est célèbre entre les deux guerres et le cercle de la Fraternité tient séance au Café Glacier tandis que le SUC 13 siège au Café Riche.
Appelé jusqu’à la fin du XXe siècle « Portail du moulin » cet édifice est le dernier témoin des remparts qui comptaient 6 portes. La porte fut construite en 1740 par Antoine Sabatier, sur les plans de célèbres architectes comtadins (J.-B. Franque, E. J. Brun). Peu après la Révolution, les remparts désormais inutiles furent peu à peu démantelés, mais la porte, de facture récente, demeura. En 1870, l’attique fut surmonté d’une statue de la Vierge indiquant « Posuerunt me custodem » (On m’a placée là comme gardienne).
Cavaillon Infos, juin 2011
Le projet d’aménagement du cours Gambetta actuellement en cours de réalisation est l’occasion de revenir sur son histoire et son évolution, et plus particulièrement sur la place portant le même nom, aujourd’hui communément appelée « Rond point de l’étoile ».
Au Moyen Âge, la porte de la Couronne était le principal accès intra-muros, avec pont-levis, cloche d’alerte et corps de garde. On y accédait par une vaste esplanade où s’installèrent au fil du temps auberges et cafés.
Au XIXe siècle, ses proportions généreuses et sa situation au croisement des axes venant d’Avignon, de Marseille ou du
Luberon, en firent le lieu idéal de rassemblement des Cavaillonnais (marché aux raisins, fêtes et manifestations publiques) avant que les nouvelles places du Clos et François-Tourel ne lui
ravissent cette primauté.
Elle prit le nom de Léon Gambetta en 1891, pour commémorer la venue mouvementée du célèbre tribun en 1876 à Cavaillon,
dans le cadre d’élections législatives. L’hôtel de la Pomme d’or (act. Société générale) où Gambetta devait prendre la parole, avait alors été pris d’assaut par une foule d’opposants
conservateurs et leurs nervis particulièrement déterminés. Le brillant orateur fut contraint au silence, et pire, à la fuite, car on craignit vraiment pour sa vie. Cet épisode resta longtemps
cuisant et honteux pour les républicains qui n’eurent de cesse qu’ils ne réparent cet outrage. En 1907 était inauguré un imposant monument à la gloire de l’homme politique, œuvre du sculpteur
bollénois Félix Charpentier.
Le buste en marbre de Gambetta y était veillé avec sollicitude par une grande comtadine de bronze tenant un rameau d’olivier.
Victime des réquisitions de métaux durant la seconde guerre mondiale, la comtadine disparut en 1943, laissant le buste bien seul, juché au sommet d’un énorme piédestal. Après la guerre, on repensa l’aménagement de la place en fonction d’une circulation automobile désormais accrue : un rond point avec sens giratoire remplaça le terre-plein et le buste de Gambetta fut déplacé au sud, sur un parterre de pelouse et doté d’un socle mieux proportionné.
Pour la décoration du nouveau rond-point, le maire Fleury Mitifiot, imaginait une fontaine bouillonnante (c’était l’époque de la création du syndicat des eaux Durance-Ventoux). L’architecte marseillais Philippe Guidoni proposa en 1956 la figure du polyèdre étoilé de Kelvin, rappelant celui de Pythagore, et symbolisant « la pureté, l’harmonie, l’équilibre, l’absolu de la juste mesure ».
L’idée plut. Le projet initial en verre trempé, trop coûteux, fut finalement réalisé en bronze par la fonderie
marseillaise Roure. Le polyèdre fut installé fin 1959 au milieu d’une fontaine, elle-même entourée d’un trottoir décoré d’une calade figurant des vagues.
Atypique, audacieux, ce motif géométrique ne manqua pas de nourrir les commentaires : « Ce polyèdre - que nos visiteurs
allemands appellent Stern, d’où Stern Platz, la Place de l’Étoile et d’autres… le Hérisson - m’a causé beaucoup de brocards, [auxquels] je répondais : « Cela veut dire : qui s’y frotte s’y pique
! » » Fleury Mitifiot, 1999.
Néanmoins, ce monument original a traversé les décennies, inspiré des noms de commerces, et est régulièrement investi
par les Cavaillonnais lors de manifestations populaires (Corso, Fête du melon, victoires sportives, etc.). Il constitue enfin pour l’usager un repère topographique immanquable, qu’on l’appelle
l’étoile ou le polyèdre.
Cavaillon Infos, décembre 2011
depuis le 01/11/2010
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