16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 11:35

Par Jean-Claude Pieri                                                1e partie  2e partie 


  8/ LE DEROULEMENT DES FETES 

 

De 1937 à 1939, les fêtes se déroulent sur quatre jours au mois de juillet. Lors de la reprise, en 1945, leur durée est raccourcie à trois jours. Comme la plupart des fêtes votives, celle de Castil-Blaze propose les habituelles animations qui amusent petits et grands : mât de cocagne, courses de brouettes, de sacs, de tonneaux, de chevaux de bois, de carrioles, etc. Quelques attractions foraines s'installent dans la cour de l'école de filles (manège enfantin, stand de tir, auto tamponneuses, etc.).

En soirée, se succèdent apéritif-concert, bal public sans oublier la traditionnelle retraite aux flambeaux animée par les fanfares réputées que sont « L'Amicale Avant-garde Cavaillonnaise », « Le Rallye Cavaillonnais » ou encore « La Sirène Chevalblanaise ». Lors de la dernière soirée, un grand feu d'artifice illumine la place.

Pendant toute la durée des fêtes, se déroulent de nombreux concours de boules au cours desquels s'affrontent les meilleurs joueurs de la région. Ils sont organisés par « La Boule Joyeuse de Castil-Blaze », chère au président Claude Maréchal, monsieur le Maire.

Les revendeurs locaux de TSF (Claudet, Roche, Félix) assurent la radiodiffusion quotidienne des événements, entrecoupée par les chansons dédicacées du « Disque des Auditeurs ». Le photographe Jacques Chardon en filme le déroulement et le projette ensuite aux Cavaillonnais lors des séances du ciné club local dont il est le président.

 

Chaque année, pour rendre les fêtes plus attractives, le Comité propose de nouvelles animations farfelues et délirantes qui attirent de nombreux spectateurs enthousiastes. En 1937, sur le cours Gambetta se déroule une grande course de triporteurs disputée par tous les garçons-livreurs des commerces locaux utilisant ce curieux tricycle. C'est la première fois qu'une telle compétition est proposée aux Cavaillonnais. En 1939, un concours de grimaces permet de découvrir les talents cachés des jeunes bambins de la place ainsi qu'une illustration tout à fait réaliste du célèbre refrain de l'hymne montmartrois « Monte là-d’ssus, tu verras... » !

 

Course de triporteurs Concours de grimaces

 

L'année 1945 est marquée par deux événements, l'un sportif, l'autre officiel. Tout d'abord, dans la matinée, se dispute une grande course des garçons de café de la ville, remportée par l'équipe du « Grand Café d'Orient » dont le propriétaire est le sympathique et jovial Paul Mézard.

 

Course des garçons de café Mézard et son équipe

 

Puis en fin de soirée, a lieu l'inauguration du second buste de Castil Blaze. Cette réplique en pierre, œuvre également du sculpteur Frédéric Viau, fut érigée en août 1942 pour remplacer le buste en bronze réquisitionné pendant la seconde guerre. La cérémonie se déroule en présence du sous-préfet, de la municipalité de la Commune Libre au grand complet et de nombreuses autorités et notabilités cavaillonnaises. C'est le félibre vedénois Marcel Mitan qui prononce le discours inaugural. 

Inauguration du buste de Castil Blaze

 

En 1947 se dispute le premier grand prix de patins à roulettes ouvert aux enfants âgés de neuf à quinze ans. Les concurrents partent et arrivent à Castil-Blaze, après un périple par la place et la rue Gambetta. L'équipe de Castil-Blaze avec dans ses rangs les jeunes Charles Galliana, Émile Morlot, Bernard Bressy, Pierre Louet, etc., fait figure de grande favorite devant celles de Saint-Charles, de La Mairie, de l'Abreuvoir, etc. Mais, au final c'est un jeune Robionnais qui remporte l'épreuve !

 

Les patineurs de Castil-Blaze L'heure des récompenses


Les spectateurs assistent également à un original concours de... triplés ! L'heureuse famille qui présente les trois plus beaux enfants se voit remettre le premier prix d'un montant de cinq cents francs (vingt six de nos actuels euros).

Cette même année toujours, dans la journée du lundi, se tient sur la place une foire commerciale et agricole avec notamment un marché à la volaille et aux escargots. Durant des années, cet éventaire deviendra le grand rendez-vous hebdomadaire des fermiers de la région avant de disparaître victime de l'urbanisation du XXIe siècle. 

Le marché à la volaille (Ph. AM Cavaillon)

 

Lors de la fête de 1948, la place sert de théâtre à la reconstitution parodique du célèbre épisode de l'Histoire de France : « Clovis et le Vase de Soissons ». Dans la version castilblazienne, le maire-druide Claude Maréchal et ses Francs-Bigophonistes s'apprêtent à se partager le (bien maigre) butin pillé chez les commerçants de la place : ustensiles ménagers de la Maison Thomassin et paquet publicitaire géant de cigarettes « Celtique » de chez l'ami Cespo ! Quant à la célèbre relique d'argent de l'histoire, force est de constater que les siècles en ont altéré l'éclat ! Contrairement à nos manuels scolaires, le soldat belliqueux et revendicatif connaîtra un sort moins tragique que celui de son prédécesseur !

 

Le Vase de Soissons avant...
et après ! (Ph. Coll. M. Berguet) 

 

En 1950, à l'occasion du quinzième anniversaire de la Commune Libre, « Le Petit Castil-Blaze » annonce que « le dimanche 2 juillet, dans le coquet quartier de Castil-Blaze, éclatera un grand BOUM ! ».

Cinq grandes épreuves sportives sont en effet programmées ce jour-là et tout au long de la journée, entre la rue Pasteur et la rue Gambetta, la place se transforme au fil des heures en autant de terrains de compétitions.

Dès neuf heures, ont lieu des courses de poneys réservées aux enfants âgés de six à huit ans. Organisées par « L'Écurie Lassalle » (cours Gambetta) elles se disputent par catégories d'âge, entre la rue Gambetta et la place, aménagées en hippodrome !

À onze heures, est donné le départ du quatrième grand prix de patins à roulettes, remporté (enfin) par l'équipe de Castil-Blaze dans une ambiance survoltée.

À quinze heures, « L'Étoile Sportive Cavaillonnaise » organise un grand critérium cycliste auquel participent quelques-uns des meilleurs coureurs régionaux parmi lesquels, l'enfant du pays, René Milhaud, propriétaire du « Café Glacier », sur le cours Gambetta. Le matériel est gracieusement fourni par Jean Fonticelli, marchand de cycles bien connu de la place de la Mairie. Sur un circuit aussi réduit, les concurrents deviennent de véritables casse-cous !

À dix-sept heures, se déroulent de spectaculaires courses de scooters, présentées par Roger Maynard, spécialiste en cycles et motos, avenue des Écoles (actuelle rue Victor Basch). Des épreuves de vitesse, poursuite, fond, kilomètre contre la montre sont inscrites au programme, garantissant au public des moments de frissons et d'émotions fortes.

Le lundi en fin de soirée, le jeu radiophonique « Miss d'un jour », parodie la célèbre émission radiodiffusée « Reine d'un jour » du populaire Jean Nohain. À cette occasion, la miss de l'année reçoit de nombreux cadeaux de la part des commerçants de la place.

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