11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 12:34

Visite guidée de la Collégiale 

Jeudi 26 janvier 2012
 

La Collégiale Notre-Dame-des-Anges de L'Isle-sur-la-Sorgue est la principale église de la ville, classée monument historique depuis 1911. C'est un monument extraordinaire dont la façade sévère ne permet pas d'imaginer la richesse du décor intérieur : grandes toiles des meilleurs peintres, statues, décors muraux, boiseries sculptées, un retable exceptionnel de quinze mètres de haut habillant tout le chœur et deux cent vingt-deux figures d'anges pour accompagner Marie au ciel. Elle constitue un monument exceptionnel par la richesse de sa décoration intérieure : c'est un témoin majeur du baroque dans le Midi de la France qui rappelle les églises italiennes.

 

Inscription auprès d’Anne-Marie Escoffier : 04.90.78.17.20

Départ de la place du Clos à 14 h en co-voiturage

Début de la visite à 14 h 30

Prix de la visite : 9 euros

7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 19:21
Beau succès pour le concert des Rois organisé par Kabellion le dimanche 8 janvier : les spectateurs s'étaient pressés en nombre (plus un banc de libre !) pour écouter les noëls de Louis-Claude Daquin interprétés à l'orgue de Saint-Véran par le très jeune et talentueux organiste David Sénéquier qui accompagnait également les chorales dans les noëls de Nicolas Saboly. Régine Jouve, directrice du conservatoire avait la charge de coordonner tous les interprètes et faire chanter l'assistance.

A la fin du concert tout le monde s'est retrouvé sous le cloitre pour déguster les délicieux gâteaux des Rois offerts par les boulangers-pâtissiers de Cavaillon, Robion et Cheval-Blanc.

Un grand bravo et merci à tous !



Raymond Escoffier
Janvier 2012
5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 12:30

Il existe peu de documents d'archives concernant Cavaillon Plage, mise à part la pittoresque description qu'en donne Jean Lorenzino dans son ouvrage « Cavaillon, je me souviens ». Mais, grâce au témoignage de mon ami Roger Aldebert, ce coin insolite, presque mythique, émerge des brumes du passé. 

Ce fringant nonagénaire appartient à l'équipe des pionniers qui découvrirent et popularisèrent cet endroit. Ce passionné de natation, y passa une partie de sa jeunesse et y participa à de nombreuses compétitions. Devenu un nageur expérimenté il décrocha en 1934, à l'âge de quatorze ans, son diplôme de sauveteur. Alors, il parle de tous ses moments, avec une âme de gosse où se mêlent la passion et la nostalgie.

Partons à la découverte de ce lieu oublié où allait se distraire le Cavaillon des années trente.

 

78, ROUTE DU MOULIN DE LOSQUE

 

Pour s'y rendre, il suffit d'emprunter la route des Courses puis l'avenue Charles Delaye qui la prolonge. Au giratoire du MIN, il faut tourner à gauche sur l'avenue Pierre Grand, passer devant l'hippodrome, longer les bâtiments des écuries puis les halles du pôle biologique. Après le passage sous la passerelle routière de l'avenue Boscodomini et la traversée de la voie ferrée du TGV postal, un panneau signale la sortie de l'agglomération cavaillonnaise.

Quelques mètres plus loin, face au dépôt de la société Gyma France (anciens établissements Ravaute), sur le côté droit de la route, se dresse une longue bâtisse de couleur ocre, ouverte d'une unique fenêtre et sur le mur latéral de laquelle se lit encore une inscription en lettres bleues estompées par le temps.

 

CAVAILLON PLAGE

SPORTING CLUB CAVAILLONNAIS

SECTION NATATION ET WATER-POLO

 

Un précaire portail en lattes de bois en défend l'accès et ouvre sur une cour en terre arborée, dont la majeure partie est dissimulée par le bâtiment principal. Des véhicules en stationnement, une boîte à lettres moderne fixée contre le mur extérieur et les volets entrouverts témoignent de l'occupation des lieux.

Les propriétaires actuels ont conservé l'extérieur de l'habitation en l'état, « conscients du témoignage historique local qu'il représente ». Artistes de variétés, ils souhaitent y créer un point de rencontre convivial pour leurs amis musiciens de passage. Mais l'extension inévitable de la zone d'activité commerciale enclave lentement la propriété dans un environnement démesuré, présage d’un avenir bien hypothétique.

 

 

UN ÉTANG NÉ DE LA DURANCE

 

Au cours des années vingt, la compagnie de chemin de fer PLM procéda à la réfection de la ligne Avignon-Marseille sur la section comprise entre Cavaillon et Orgon. Pour ballaster la voie, elle négocia l'extraction d'une importante quantité de graviers dans une propriété située en bordure de Durance, toute proche du chantier. Cette opération ouvrit un vaste cratère de forme rectangulaire que la rivière envahit peu à peu par résurgence, formant un plan d'eau d’environ six mille mètres-carrés de superficie. 

 

LA NAISSANCE DE CAVAILLON PLAGE

 

À cette époque, les piscines publiques n'existant pas, les jeunes Cavaillonnais avaient l'habitude de se baigner en Durance ou dans le canal Saint-Julien, même si cela présentait souvent un réel danger. Repéré par une bande de gamins, ce trou d'eau inespéré devint bientôt leur plage de prédilection.

En 1927, un groupe de jeunes sportifs indépendants, fondèrent le Sporting Club Cavaillonnais, société omnisports qui avait son siège au Café de France, place du Clos, et dont les activités étaient la pratique du rugby, de l'athlétisme et de la natation. Cette dernière discipline avait pour président Henri Sinturel, photographe professionnel, vendeur et réparateur d'appareils photographiques et de postes de radio, dont la boutique était située au faubourg Tour Neuve (actuelle avenue Gabriel Péri). À ses heures de loisirs, ce commerçant pratiquait avec un certain talent la nage sportive et le plongeon de haut-vol. Sous son impulsion et profitant de l'opportunité offerte, le club investit tout naturellement le plan d'eau de la route de Cheval-Blanc pour organiser ses futures compétitions de natation et de water polo. Avec les premiers aménagements, le site, pompeusement baptisé « Cavaillon Plage », devint non seulement le rendez-vous des sports aquatiques de la région, mais aussi un coin de détente pour de nombreuses familles Cavaillonnaises

Malheureusement, l'association ne bénéficiait d'aucun soutien financier solide et ne devait son existence qu'à la générosité de quelques membres bienfaiteurs. De plus, l'obligation du service militaire pour ses jeunes compétiteurs provoquait chaque année de nombreuses défections au sein des équipes sportives. Devant ces multiples difficultés, le club fut contraint de cesser toute activité en 1931. Les sections rugby et athlétisme rejoignirent alors le Stade Union Cavaillonnais, club phare de la ville, fondé en 1923.

Seule, la section nautique poursuivit son activité et prit le nom de Nautic Club Cavaillonnais. Le président Sinturel, reconduit dans ses fonctions, s'entoura de quelques mécènes et de nombreux bénévoles avec lesquels il s'employa à renforcer et à développer la notoriété de l'association.

En 1935, Cavaillon Plage accueillit deux grands noms de la natation française : Réné Cavalero, membre du club des CRS de Marseille et Alfred Nakache pensionnaire du Racing Club de France à Paris. Tous deux étaient champions de France de nage libre, le premier sur quinze cents mètres et le second sur cent mètres. Leur tournée de démonstration dans le Vaucluse, les conduisit dans le bassin du Nautic Club pour la plus grande satisfaction des spectateurs venus en nombre assister à leurs prestations. Les nageurs cavaillonnais usèrent de tout leur talent pour rivaliser avec les deux vedettes et, au-delà du résultat sportif, éprouvèrent l'insigne fierté d'avoir nagé avec eux !

 

VISITE GUIDÉE DU SITE

 

Le plan dessiné par Roger Aldebert, et reproduit ci-dessous permet de situer précisément chacun des éléments composant le décor de cet endroit champêtre. À noter que le tracé des limites figurant sur ce document est celui de la propriété actuelle. (Cliquer sur le plan pour l'agrandir.)

 

 

LA MAISON PACHIOTTI

 

Cette habitation, jadis entourée de champs, existait déjà avant la formation du plan d'eau. Si l’identité du propriétaire des lieux demeure imprécise, le couple de retraités locataire à l'époque était, quant à lui, bien connu des Cavaillonnais. Personnes avenantes, les Pachiotti accueillirent volontiers la compagnie de ce nouveau voisinage et participèrent activement à la vie du club, faisant office à la fois de gardiens en surveillant le matériel entreposé et de jardiniers en entretenant les abords.

Très attentionnée, la « Mère Pachiotti » offrait le goûter aux gamins victimes de fringales après leurs ébats aquatiques. Elle leur distribuait une tartine beurrée et un carré de chocolat, qu'ils dégustaient sagement assis autour de la grande table ronde en béton trônant devant l'entrée et construite par le « Père Pachiotti ».

 

 

LE GARAGE À BATEAUX

 

Dans un angle formé par le mur de la bâtisse et celui de l'enceinte extérieure, se dressait un appentis reposant sur quatre piliers en bois qui supportaient un toit recouvert de canisses. Il servait d'abri aux précieuses embarcations, propriété de la société nautique. Il y avait là les trois périssoires, canots monoplaces, longs et étroits, particulièrement instables qui se manœuvraient à la pagaie double et une bette, petite barque à fond plat, naviguant à la rame servant quant à elle à la promenade familiale sur l'étang et à l'entraînement mensuel des Sapeurs Pompiers de la ville.

Aujourd'hui, à cet emplacement, s'élève un pigeonnier aux murs en parpaings bruts, coiffés d'une toiture en plaques de fibrociment ondulées.

 

LE PLAN D'EAU

 

Situé face à la guinguette, il mesurait environ deux cents mètres de long sur trente mètres de large et sa profondeur moyenne atteignait quatre mètres.

Au centre de sa longueur, sur la berge opposée, se dressait un grand plongeoir de cinq mètres de hauteur. Pour ceux qui n'osaient pas s'y aventurer, un tremplin était installé en bout de bassin au pied des grands peupliers. Sur son eau, les jeunes se disputaient des courses acharnées de périssoires qui se terminaient, la plupart du temps, par de spectaculaires chavirements et un bon bain, au milieu d'un éclat de rire général.

Souvent, le dimanche matin, se déroulaient des compétions interrégionales, auxquelles participaient les clubs d'Avignon, de Carpentras et même de Nîmes. Les spectateurs assistaient soit à des rencontres de water-polo, soit à des réunions de natation au cours desquelles les nageurs se mesuraient dans les différentes disciplines (nage libre, dos, brasse, etc.) et sur des distances de cinquante, cent et quatre cents mètres.

Les nombreux Cavaillonnais venus encourager leurs équipes s'installaient ensuite pour le reste de la journée afin de pique-niquer en famille ou entre amis et de profiter à leur tour d'une agréable baignade.

 

LA GUINGUETTE

 

À droite de l'habitation, contre la clôture séparant de la parcelle voisine, se dressait un garage à vélo que l'on décida d'agrandir pour en faire un coin « bistrot ». Tout les adhérents se mirent vaillamment à l'ouvrage et en quelques semaines le transformèrent en une vaste cabane en planches. Sur le devant, ils aménagèrent une terrasse protégée du soleil par un auvent recouvert de canisses. Quelques tables et chaises vinrent compléter le décor.

C'est la société cavaillonnaise Paillet-Barreau, dont le directeur était membre administrateur du club, qui assurait l'approvisionnement de la buvette en boissons et en pains de glace. Des bénévoles se relayaient pour assurer le service auprès des nombreux consommateurs qui venaient se baigner, canoter, pique-niquer ou simplement  goûter un moment de détente en famille. Le dimanche, il y avait même quelques couples de danseurs qui virevoltaient au son d'un vieux phonographe nasillant la musique. Un mécène, entrepreneur local de travaux publics offrit une piste de danse en remplaçant le plancher de la salle par une dalle de béton. La venue du jeune accordéoniste cavaillonnais Bruno Atrini, donna définitivement un air de ginguette et Cavaillon Plage devint un lieu de détente dominical pour de nombreux citadins qui, dès les beaux jours, envahissaient l'endroit, arrivant à pied, à bicyclette ou à motocyclette et même en calèche. La Société Cavaillonnaise d'Automobiles (garage Mattei) mit alors en service une navette gratuite qui, chaque dimanche, embarquait les « plagistes » sur la place du Clos pour les transporter au bord de l'eau. Il paraitrait même que certains dimanches, devant l’affluence de passagers, le chauffeur devait effectuer plusieurs allers-retours !

 

LES DERNIÈRES ANNÉES

 

Jusqu'en 1938, Cavaillon Plage connait une grande affluence. Mais le plan d'eau fut aleviné et devint rapidement le rendez-vous des pêcheurs qui y taquinaient la carpe, la truite ou le barbillon. Cette nouvelle activité engendra rapidement de nombreux conflits entre les amateurs de fritures et les passionnés de sports aquatiques. Les premiers se plaignaient que natation et canotage faisaient fuir le poisson et les seconds maudissaient ces lignes entravant leurs ébats. Certains nageurs, notamment les jeunes, prétendirent même  qu'au sortir de l'eau, « ils sentaient le poisson ! ».

Alors, ils s'en allèrent nager dans un autre plan d'eau, récemment formé lors de la construction d’une nouvelle digue de protection contre la Durance. Il était situé tout au bout d’un chemin de terre près de l'hippodrome, à  peu près à l'emplacement de l'actuel camping municipal et offrait, aux dires des garnements, une eau nettement plus propre et sans odeur !

D'autres, plus préoccupés par le spectre d'un conflit inévitable et imminent que par la qualité de l'eau, désertèrent à leur tour l'endroit. La deuxième Guerre Mondiale acheva inexorablement de dépeupler le « petit paradis cavaillonnais ». Comme partout en zone libre, la plupart des jeunes hommes furent mobilisés dans les chantiers de jeunesse ou préférèrent, comme Roger, rejoindre l'Armée Française pour combattre l'envahisseur.

Pour ceux qui revinrent, Cavaillon Plage avait bien changé ! La nature avait repris ses droits et quelques rares lignes flottèrent encore pendant quelques temps sur l'eau stagnante et saumâtre de l'étang avant de disparaître à jamais. En 1965, lors de la mise en chantier du MIN, le plan d'eau fut totalement asséché par mesure de sécurité. Le cratère béant devint alors une décharge sauvage où s'entassèrent des déchets aussi hétéroclites qu'inattendus : gravats, carcasses de voitures ou d'appareils ménagers, immondices, etc. Nettoyé et complètement comblé il n'en reste aujourd’hui plus aucune trace.

Seule, debout sur le bord de la route, désuète au milieu des immenses superstructures environnantes, la maison Pachiotti demeure le dernier vestige de cette époque.

 

Jean-Claude Pieri

Janvier 2012

4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 17:33

Traverse de la Canaù 

Visite virtuelle du site de la Canaù lors des travaux

De septembre 2011 à février 2012

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La Canaù : le nouveau canal remis en eau dans les temps

La Provence du 23 février 2012

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La Canaù comme vous ne l'aviez jamais vue

La Provence du 10 décembre 2011

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L'aqueduc de la Canaù mis sous tutelle, le temps des travaux

La Provence du 17 novembre 2011

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La Canaù défie la montée des eaux

Photos de Jean-Pierre Revol

Dimanche 6 novembre 2011


 

Coulon : le chantier devient « pharaonique » à la Canaou

La Provence du 4 novembre 2011

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Un ouvrage exceptionnel du canal Saint-Julien

Patrimoine(s) en Provence-Alpes-Côte d'Azur

La lettre d'information de la DRAC 

Janvier 2011

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Protections au titre des Monuments Historiques

Inscription par arrêté du 2 décembre 2010

Pont-aqueduc de la Canaù, Cavaillon (Vaucluse)

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Lettre du Conservateur Régional des Monuments Historiques

Mardi 29 juin 2010

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A Cavaillon, comment sauver des crues un aqueduc de 1540 ?
La Provence du 23 février 2010

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Quel avenir pour la Canaù ?

Par Raymond Escoffier
Mai 2009

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Le pont de la Canaù à Cavaillon

Par Robert Sadaillan

Mai 2009

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 17:30

Dimanche 13 novembre 2011

Cathédrale Saint-Véran de Cavaillon à 17 h 00


Concert hommage à Maurice Duruflé pour le 25e anniversaire de sa mort et Eliane Chevalier pour le 10e anniversaire de sa mort

Par Sarah Soularue, titulaire du grand orgue de l'église de St-Protais et St-Gervais de Gisors



 

Au programme : Duruflé, Bach, Vierne, Tournemire

 

Entrée : 10 euros

Concert donné au profit de la restauration de l'orgue

 

Avec le soutien de la famille Chevalier

 

Kabellion - Ville de Cavaillon - Rotary - Crédit Agricole - Lions

 

Programme complet

Site de l'association Maurice et Marie-Madeleine Duruflé

4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 17:25

Samedi 12 novembre 2011

Salle Bouscarle de Cavaillon à 14 h 30

 

M. Roberto Forniès Alaiz, professeur honoraire 

Co-auteur de « Louis Comte Paysan-photographe »

 

Que sont devenus les 500 000 républicains espagnols qui en douze jours de l’hiver 1939, se sont réfugiés en France ? Pourquoi cette France du Front Populaire finissant a-t-elle enfermé ces hommes dans des camps de concentration ? Que sont devenus ces femmes et ces enfants disséminés dans 70 départements français ? Et surtout pourquoi ce long silence ?

 

Tout ce que la France et l’Espagne officielles, engoncées dans leur bonne ou leur mauvaise conscience, ont tu depuis 1939. Tout ce qu’on ne vous a pas dit sur ces démocrates mal-aimés, vaincus. Sur ce qu’ils ont pudiquement enduré en silence.

4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 14:50

Du cours Saint-Michel au cours Gambetta


De la porte d’Avignon à la porte de la Couronne, cette large artère longeait autrefois les remparts et le canal Saint-Julien. Nommé durant des siècles « cours Saint-Michel », du nom de l’église des Capucins toute proche, le cours pris le nom de Léon Gambetta à la suite d’une réunion publique mouvementée que le grand tribun fit à Cavaillon en 1876. La présence du canal Saint-Julien orienta les activités du quartier : si le vénérable ouvrage (XIIe siècle) fut construit pour le moulin de l’évêque (glacières Martin), il permit par la suite l’irrigation du terroir. Dès le début du XIXe siècle, de nombreuses usines hydrauliques se créent : moulins à blé, à garance, à tourteaux (engrais), tanneries et surtout, moulins à soie (dévidage des cocons et filage). Vers 1880, il existe une dizaine d’usines le long du cours, les plus célèbres étant la filature Guende, le moulin des Capucins (ou Caritoux), la tonnellerie Ferland. Jusqu’au début du XXe siècle, la place Gambetta (ancienne place de la Couronne) accueille le marché aux raisins, le cours étant réservé aux ovins. Haut lieu du négoce et de la sociabilité, le cours Gambetta abrite de nombreux cafés qui, après les transactions du marché, cèdent la place aux loisirs. Salles de bal, cercles, cafés-concerts, cinéma, hôtels-restaurants célèbres (Charvet, La Pomme d’or, Toppin) se multiplient aux XIXe et XXe siècles, pour accueillir une clientèle paysanne friande d’attractions citadines : le bal des Italiens y est célèbre entre les deux guerres et le cercle de la Fraternité tient séance au Café Glacier tandis que le SUC 13 siège au Café Riche.

 

La porte d’Avignon

 

Appelé jusqu’à la fin du XXe siècle « Portail du moulin » cet édifice est le dernier témoin des remparts qui comptaient 6 portes. La porte fut construite en 1740 par Antoine Sabatier, sur les plans de célèbres architectes comtadins (J.-B. Franque, E. J. Brun). Peu après la Révolution, les remparts désormais inutiles furent peu à peu démantelés, mais la porte, de facture récente, demeura. En 1870, l’attique fut surmonté d’une statue de la Vierge indiquant « Posuerunt me custodem » (On m’a placée là comme gardienne).

 

Cavaillon Infos, juin 2011

4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 10:28

Le statut de Cavaillon


Sous le protectorat romain, Cavaillon est une cité de droit latin. Elle représente une communauté de statut dont le « droit de nationalité » est acquis par la naissance ou accordé par un magistrat, un père de famille ou une loi.

 

Le titre de colonie latine donne à la ville un certain nombre de privilèges réservés à un groupe de personnes fortement romanisées. Les magistrats des villes colonisées, qui forment le sénat local, pouvaient prétendre à la citoyenneté romaine complète à la fin de leur mandat.

 

Cavaillon partage le rare privilège, avec Avignon, elle aussi cité cavare, d’avoir été centre d’émission de frappes monétaires. Il n’est pas sans conséquence historique que cette concentration d’ateliers distincts touche une zone géographique aussi restreinte, alors que le pays salyen (1) (Aix, Martigues, Arles, Salon de Provence), hormis Glanum (Saint-Rémy de Provence), ne fournit aucune émission similaire.

 

Nous avons ici la preuve d’un commerce monétarisé, auquel se livraient les Cavares. La production de monnaies semble avoir été concédée au début de la romanisation (seconde moitié du Ier siècle av. J.-C.) par la puissance dominante romaine. C’est dire l’importance que le pouvoir colonisateur accordait aux ressources de ce territoire et à son économie.

 

(1) Les Salyens constituaient l’alliance de plusieurs tribus gauloises dominant un large territoire au sud de la Durance (leur ville principale était l’oppidum d’Entremont à Aix-en-Provence) et concurrente des Cavares dans le commerce avec Marseille. Suite à son attaque du comptoir massaliote, dans le but d’en briser l’hégémonie économique la confédération salyenne est détruite par les romains en 125 av. J.-C.

 

L’administration de la cité de Cavaillon


L’intégration de Cavaillon dans l’empire romain amène la mise en place d’une administration de droit latin dont on retrouve la trace à travers les inscriptions de certains vestiges lapidaires exposés au musée archéologique de l’Hôtel-Dieu.

 

Une stèle funéraire découverte au quartier des Arcoules est dédiée à un sévir, notable appartenant au collège de six affranchis (sex vir : six hommes libres) chargés du culte impérial. Il s’agit d’un sévir augustal, prêtre attaché au service divin de l’empereur Auguste.

 



Une autre stèle funéraire est dédiée à l’un des administrateurs de Cavaillon, le quattuorvir. Il s’agit d’un des quatre édiles de la cité, charge accessible dans une ville de droit latin et donc postérieure au début du IIe s. (voyage d’Hadrien, vers 122) et antérieure à l’édit de Caracalla (2) en 212. Par la suite, l’administration est assurée par deux magistrats. Les édiles assurent de nombreuses tâches : ils étaient chargés de l’inspection des bâtiments publics, des approvisionnements, de la police, de l’entretien de la ville et de l’organisation des jeux.

 

(2) L’édit de Caracalla de 212, également appelé Constitution antonine (Constitutio Antoniniana), est une des lois les plus connues de l’Empire romain. Il accorde la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l’Empire qui ne l’avaient pas encore.


La romanisation à travers les noms de famille

 

Les tria nomina (trois noms) sont le signe identitaire du citoyen romain ou de ceux qui veulent se faire passer comme tel. Ils se composent du prénom suivi du nom de famille puis du surnom. Il y a la possibilité d’ajouter le patronyme (fils de…) et l’indication de la tribu. La stèle du quattuorvir mentionne seulement deux noms romains et nous indique que celui-ci fait partie de la tribu des Voltinia.
Les Gaulois s’aperçoivent rapidement que la dignité et l’opulence ne concernent que les citoyens romains. Ils peuvent néanmoins le devenir en latinisant leur nom et en s’inscrivant dans l’une des 35 tribus romaines. Pour les Narbonnais (habitants de la province Narbonnaise), ce sera la tribu Voltinia.

 


 

Une troisième stèle funéraire du musée archéologique fait référence à la prestigieuse gens Pompeia (famille de Pompée). Tous ceux qui se reconnaissent du même pater (c’est-à-dire du même ancêtre glorieux) sont de la même gens. Ils portent le même nom de famille.

La famille est importante tout comme le père (pater familias) qui agit en véritable patriarche. En général, les membres d’une même famille habitent sous le même toit.

 

Cavaillon Infos, octobre 2011

3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 16:26

Située au sud de la troisième travée, à l’étage de la cathédrale Saint-Véran, la chapelle des évêques forme une tribune dominant la nef et bordée d’une large balustrade. En face de celle-ci, se trouve un autel en bois doré polychrome, entouré de colonnes jumelées reposant sur un socle. L’autel était très dégradé, le bois vermoulu, des planches disjointes ; des lacunes existaient sur le motif central, la dorure et la polychromie d’origine étaient recouvertes de peinture, une planche manquait sur le côté droit.

 


Une première étape de restauration a permis de consolider l’ensemble, de remplacer la planche manquante et de faire des greffes sur les lacunes. Une deuxième étape a consisté à approfondir l’autel pour l’adapter contre le mur, recréer le motif décoratif sur la planche qui avait disparu (à l’imitation du motif conservé à gauche) et sculpter le motif de ruban et la retombée en coquille sur le haut des angles. Enfin, une troisième étape en cours consiste à dégager au scalpel la dorure et la polychromie d’origine. Le décor de faux marbre et de dorure sera restitué sur les parties neuves de l’autel.

 

 

 

Cet autel est surmonté d’un gradin dont la dorure, très encrassée et recouverte de fientes de pigeons, sera nettoyée et restituée sur les parties lacunaires. A bientôt pour la suite des travaux.

 

Raymond Escoffier

Janvier 2009


Menuiserie : Gilles Tournillon, agréé par la Direction des Musées de France

Sculpture : Pierre Salva

Dorure et polychromie : Cyrille Augier

3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 13:22

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